La cité des anges fascine, Los Angeles captive. La ville d'Hollywood n'a cessé d'inspirer le cinéma depuis sa création. Ses lettres géantes, ses plages et ses palmiers en ont fait la ville emblématique du rêve. Mais dès que la nuit tombe, son onirisme passant du côté obscur, le cauchemar surgit et révèle ses travers. C'est cette facette fantasmagorique de la ville qu'aime dépeindre David Lynch. En 2011 le danois Nicolas Winding Refn ajoutait une touche pop aux méandres des rues angelines avec Drive. La nuit à Los Angeles n'a cessé d'être stylisée et a toujours inquiété. C'est le filon trouvé par Dan Gilroy et son héros Lou Bloom. Faire un film, faire des films des travers nocturnes de la cité des anges : ses accidents et autres règlements de compte meurtriers.
Le revers du rêve hollywoodiens, c'est aussi la recherche de la célébrité, à tout prix. Lou Bloom ne rêve plus, il vit ce qu'il croit être un rêve, celui de la reconnaissance par ses pairs, celui de la consécration. Dan Gilroy nous rappelle qu'à Los Angeles, les trop fortes ambitions peuvent parfois être destructrices.
Cette ville qui l'a amené aux sommets, jusqu'à la réalisation, Dan Gilroy la critique sévèrement dans son premier film. Plus que la critique des médias et de sa recherche du spectaculaire ou de notre attirance morbide pour les accidents et autres meurtres sanglants, Night Call fait avant tout un portrait alarmiste de la ville californienne.
Ce premier film, vendu comme un nouveau Drive, à un sujet passionnant, mais le souffle en moins. Contrairement au stoïcisme permanent de Ryan Gosling, Jake Gyllenhaal multiplie les expressions et créé le parfait monstre modelé par la ville des rêves. Il ne faut pas sous-estimer cette performance qui habite à elle-seul tout le film de Gilroy. L'acteur est méconnaissable et sa prestation mérite qu'on aille voir ce film.