Night Moves par Charlouille .
Kelly Reichardt est une de ces réalisatrices indépendantes Américaine qui se fait discrète sur les écrans mais qui commence à s’imposer sur les écrans européens. Après « La Dernière piste », elle nous revient avec un Thriller dérangeant, « Night Moves ».
Josh travaille dans une ferme biologique dans un coin de l’Oregon. Il y fait des rencontres et au contact permanent d’activistes écologiques, ses convictions se radicalisent au point de monter une opération risquée aux côtés de Dora, jeune militante, et d’Harmon, un homme au passé trouble…
Le film débute doucement. On aperçoit Josh et Dora contemplant un barrage d’eau. La réalisatrice décide de poser les décors avant d’entamer l’histoire. On suit alors la vie de Josh et Dora dans les campagnes de l’Oregon. On y voit leur travail, leurs envies, les idées qui fusent. Entre alors en jeu Harmon, personnage étrange interprété par le très bon Peter Sarsgaard. Le trio se développe et fait émerger une opération déjà en route. Entre les doutes de chacun, la réalisatrice nous perd dans les angoisses des trois personnages principaux. Vint alors la fameuse opération, mais manque de chance, un homme est retrouvé mort par leur faute. Les trois protagonistes se séparent et vivent leur vie de leur côté. C’est ainsi que le film se recentre sur le personnage dérangé de Josh, brillement interprété par Jesse Eisenberg.
Les plans sont beaux, sont lents. On se laisse porter par la douceur d’un début de film agréable. Une fois la trame mise en place, les péripéties s’enchainent froidement et avec peu de dialogues. Kelly Reichardt réussie le pari du thriller quasi muet. Les trois personnages étant très discret, très humble et surtout très solitaire. On assiste à un retournement très spécial et à chaque instant les plans nous perdent dans la tourmente de Josh qui ne sait comment réagir à la situation. La musique est parfois envoutante, parfois puissante. C’est ce contraste qui règne tout au long du film. L’innocence et la culpabilité se livre un combat acharné dans les cerveaux de nos trois acteurs. Jesse Eisenberg livre une très belle prestation, posant sur l’atmosphère du film une aura incroyable. Dakota Fanning, connue pour ses rôles d’enfants dans plusieurs films, notamment La Guerre des Mondes, joue très bien la jeune fille douce et hantée par la culpabilité. Quant à Peter Sarsgaard, il donne lui aussi un fort ton au film.
La suite de la critique ici :
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