La Poursuite Infernale

Le climax de Knight and Day arrive au bout de 5 minutes (une scène d'action en avion, invraisemblable et hilarante) pour ne pas s'arrêter avant la fin. Ou plutôt Knight and Day est, à lui tout seul, le climax d'un autre film (genre Mission : Impossible 7) qui aurait commencé depuis une heure et demie et dans lequel on serait balancé, en même temps que Cameron Diaz, sans rien comprendre des ses enjeux. Ce parti pris parfaitement assumé est l'une des grandes idées du film qui nous jette ainsi dans de l'action non-stop pendant 1h40, une sorte de James Bond sous coke, et s'amuse en même temps de tous les clichés du genre.
On se rend compte, au bout d'une demi-heure à peu près, que le scénario se développe autour d'un unique objet, une espèce de batterie sur-puissante, que tous les personnages du film cherchent à s'approprier, sans qu'on en sache rien. Qu'est-ce que c'est ? Qui sont ces personnages à sa recherche ? Qu'est ce qu'ils comptent en faire ? Quelles seraient les conséquences ? On n'en sait rien et on s'en fout. Cet objet n'est qu'un prétexte, un MacGuffin complètement idiot (donc un MacGuffin parfait), la condition nécessaire et suffisante à l'enchaînement des péripéties et au développement de l'action. Le film évite ainsi toutes les scènes de dialogues explicatifs, inutiles et chiants qui tenteraient d'expliquer le pourquoi du comment. Knight and Day, c'est de l'action pour l'action, point barre. La grande leçon Hitchcockienne est retenue.
D'autre part, cette idée de nous balancer en plein milieux du film permet de mettre en perspective et de rendre très drôles des éléments qui nous paraissent presque normaux dans les blockbusters d'action. Ici, on est aussi ahuri que Diaz de se faire balancer aux quatre coins du monde, aussi ébahis qu'elle par la dinguerie du personnage de Tom Cruise. Night and Day tourne en dérision tous les poncifs du genre avec une joyeuseté communicative, et se permet même de revisiter des séquences cultes de certains Hitchcock (La Mort aux trousses, Vertigo) sur le ton de la blague.
Au delà de scènes d'actions qui rivalisent d'inventivité, le film vaut pour ses acteurs : Cameron Diaz, qu'on retrouve enfin dans un rôle drôle et sexy 10 ans après Mary à tout Prix, et surtout Tom Cruise, absolument génial, mégalo, taré, beau gosse, pervers, charmeur et extrèmement drôle, tout à la fois.
Un plaisir total pendant 1h45.