Prenez garde à ce que vous souhaitez…et regardez
Le concept de départ était tout bonnement génial et en moins de 5 petites minutes tout a été réduit à néant à cause de scénaristes paresseux ou juste dépourvus d’imagination. Des acteurs surjouant des personnages superficiels hyper clichés qu’on a en majorité envie de voir disparaitre dans d’atroces souffrances, un Michael Rooker en mode crasseux appelé en grand renfort pour sauver le peu de meubles encore en bon état sans y parvenir parce qu’il ne sert strictement A RIEN, un mélange drame, humour noir et horreur pure rendant incapable de savourer l’œuvre à sa juste valeur, pas de doute, l’expérience que j’ai vécue récemment avec The Hunt va se reproduire mais en 2 fois pire.
Comment commence notre intrigue et quels personnages allons-nous suivre? Un hydravion se pose près d'un luxueux complexe hôtelier isolé sur une ile paradisiaque. A son bord, 5 heureux gagnants d'un concours qui auront l'honneur de tester ce nouveau concept de vacances. Parmi eux:
• Mélanie, blonde tête à claques en deuil, martyrisée toute son enfance par une peste et dont le rêve est de se venger.
• Gwen, portant les doux traits et la silhouette athlétique d'une tête connue puisque l'on retrouve Maggie Q dans le rôle. Ici, la pauvre femme veut revoir son ex fiancé et accepter sa demande en mariage sauf que finalement, elle a un autre fantasme mais elle ne peut en choisir qu'un. Lequel choisir ?
• Patrick (pas de jeu de mots, j’ai épuisé mon quota avec American Psycho), l’ahuri, baraqué de la bande "enfin baraqué, question de point de vue", ancien militaire devenu flic et ayant des envies de repartir en guerre pour tâter de la mitraillette et tirer sur tout ce qui bouge sauf que son fantasme il est plus touchant qu’il n’y parait.
• Et pour finir, le clou du spectacle, celui que l'on se doutait voir apparaitre un moment ou à un autre, J.D (pauvre Ryan Hansen obligé de rejouer les Ken écervelé) et son frère de couleur Brax. Deux frères atteints de beauferie chronique dont le rêve est de faire la fiesta et draguer de la bimbo dansant au ralenti pour balloter leurs formes avantageuses moulées dans leur petit bikini. Je pense que l'ile n'aura pas trop de problème pour exaucer ce souhait.
Finalement, la blonde qui criait dans la forêt en début de film et que tu as très bien reconnue puisqu’il s’agit de Portia Doubleday la série « Mr Robot », elle a juste été kidnappée, tu vas la retrouver et en fait, c'est la sixième participante "malgré elle" de l'expérience. Tout ce beau monde réuni, tu jongleras entre les uns et les autres, découvrant la réalisation de leurs fantasmes pour le moins quelconques pendant que Michael Peña portant un joli costume blanc signé Celio, entouré d’employés sortis tout droit d’un épisode des « Contes de la Crypte », jouera les types mystérieux dont tu ne sais pas si les intentions sont louables ou terrifiantes. Nous avons un petit problème, passer d’un type rigolo « Ant man » à un type sérieux risque de sérieusement dérouter.
Ce film n’a rien à raconter et quand il le raconte, il le fait mal. Les décors mélangeant exotisme et cultures Aztèques m’ont charmé, le reste, pas du tout. A part l’issue bien goupillée de son histoire, ce film ne sait pas où aller. Du passé de ses personnages à leurs fantasmes, de l’origin story de cette ile paradisiaque à son pouvoir surnaturel, le concept on le survole, l’effet de surprise n’est pas et le peu de scènes gore que vous verrez sera en dessous de vos attentes.
Au final, j’ai une fois de plus été dupé par une jolie affiche ciné de BlumHouse Productions. Un concept alléchant raté à cause d’une mauvaise direction artistique, d’un choix d’acteurs pas du tout taillés pour les personnages auxquels ils ont été attribués, de bavardage stérile et d’une histoire ennuyante à mourir malgré un petit sursaut de motivation à 30minutes de la fin. Adaptation horrifique ratée pour « L’ile fantastique ». Ricardo Montalbán et Hervé Villechaize peuvent continuer de reposer en paix.