Après quelques mois d’absence, voici le retour des critiques cinématographiques sur cet espace. Pour commencer, parlons de « Nightmare Island » ou plutôt « Fantasy Island » de son titre original, un film des productions blumhouse que j’ai eu l’opportunité de voir récemment.
Ce film est une adaptation « horrifique » d’une série des années 1970 où un certain monsieur Roarke et son assistant «Tatoo » accueillaient des personnes à la recherche du fantasme ultime sur leur île privée magique, capable d’exaucer le désir le plus profond que l’invité demande. Seulement voilà, tout ne se passait pas comme prévu.
Et bien le film dont je vais vous parler part de ce postulat. L’assouvissement du fantasme ultime de nos protagonistes va les conduire à des situations désagréables voir angoissantes, et monsieur Roarke n’a pas forcément les meilleures intentions du monde.
In media res
Contrairement à beaucoup de films d’horreur, je trouve que nightmare Island commence très rapidement. On vous expose très vite les « personnages » que certains trouveront, au choix: clichés ou mal écrits. On a dans un premier temps le duo de frères adoptifs fêtards, l’un est hétérosexuel et l’autre homosexuel, et leur fantasme c’est littéralement de faire une fête non stop.
Nous avons le personnage interprète par Maggie Q ( et qui fait un peu office de personnage principal) qui rêve d’une occasion de faire le bon choix dans sa vie cette fois ci grâce au pouvoir de l’île. Nous avons un flic qui rêve de devenir militaire comme son père.
Et nous avons le personnage de Mélanie Cole ( Lucy Hale) qui veut se venger de l’actrice de MR Robot Portia Doubleday pour l’avoir humilié durant sa scolarité. Le cadre est posé. Chaque personnage au début de l’histoire voit son « fantasme » être exaucé.
Et dans ce cadre là, le ton abordé va être différent. Pour les deux frères, on est littéralement dans une ambiance Projet X, où rien n’est sérieux. Pour Maggie Q, on est dans une ambiance psychologique et sentimentale. Pour le policier, on est dans une ambiance film de guerre. Et pour Mélanie, on est dans l’horreur et la torture.
J’essaie de bien faire le distinguo parce que je vais pointer la première chose qui peut sauter aux yeux. Le film a un bon scénario, de bonnes idées mais l’exécution est très foireuse.
Coincé sur une île ?
Le film ne sait jamais où il se situe. Horreur ? Comédie ? Les deux ?
Plus j’avance dans le film et plus je me suis rendu compte que cette combinaison entre les deux faussait le « twist » final du film.
Parce que oui, il y a un twist dans le film, qui est en mis en abîme dès le début du film, sauf que c’est très mal exécuté et à moins d’être comme moi, et de faire attention aux moindres détails du film, ça va complètement vous perdre. Ce twist est pas si mauvais que cela, mais dans ce cas là, il fallait présenter une scène d’introduction différente pour justement donner la consistance à ce retournement de situation. Ici c’est peu le cas.
Que dire aussi des incohérences que l’on peut parfois trouver dans le film ? Elles ne sont pas dérangeantes mais elles existent.
Des airs de club med
Quand on appelle son film en « VF » Nightmare Island, il faut l’assumer derrière. Sauf que à aucun moment le film ne fait réellement peur. A aucun moment je n’ai l’impression d’avoir des personnages terrifiés.
Le duo de frères ça ressemble beaucoup à des personnages que l’on croiserait dans, au hasard, very bad trip. Ils prennent tout à la rigolade. Le flic est une personnification du soldat américain, héroïque et qui ne recule pas devant l’adversité.
Maggie Q reste toujours dans le psychologique et ne sort que rarement pour rentrer dans le film d’horreur. Elle est toujours resplendissante, on ne sent jamais la terreur dans ce personnage. Tout au plus, la culpabilité.
Bon, le personnage de Mélanie est particulier. Sans entrer dans les détails, c’est un personnage astucieux mais avec une exécution à demi-teinte.
On peut rapidement parler de Portia Doubleday qui, sans être invitée sur l’île ( elle est plutôt prisonnière), va finir par devenir un personnage important du casting, et c’est le seul personnage féminin sur l’ensemble du film, où j’ai ressenti le potentiel horrifique, notamment la scène où elle se confronte à son double maléfique, ils ont légèrement modifié le maquillage de l’actrice, y avait un petit potentiel mais il dure très peu de temps.
Bon, monsieur Roarke ( michael Peña) est plutôt réussit, c’est un vilain torturé mais pas non plus un vilain absolu. Il a des motifs derrière ses actions, c’est lié au pouvoir magique de l’île, qui sera un peu détaillé grâce au (ridicule) rôle du détective privé interprète par michael rooker.
En conclusion
A la fin, le film m’a légèrement surpris car on trouve un semblant de développement de personnage ( ainsi qu’un clin d’œil à la série de 1970). Le personnage le plus « comique » devient de fait le personnage sur lequel des suites peuvent se construire ( mais on en a pas besoin).
Et le personnage de Portia Doubleday, qui devait être la méchante harceleuse scolaire a droit à une rédemption. Maggie Q, dès le début du film, vous savez que c’est le personnage principal donc elle ne craint rien du tout. C’est un film d’horreur qui finit relativement bien.
C’est un film que j’ai trouvé divertissant, sympa à suivre, mais je sais que c’est pas terrible. Néanmoins, il a une photographie correcte, quelques idées de scénario et quelques acteurs/actrices qui s’en sortent bien, mais c’est mal exécuté. Le twist est pas si mauvais que cela, mais il fallait mieux le travailler et l’expliquer surtout.