Les frères Coen peuvent se targuer d’être parmi les cinéastes les plus intelligents d’Hollywood aujourd’hui. Chacun de leurs films, même Ladykillers est réfléchi et recèle de multiples doubles lectures.
No Country For Old Men est clairement un de leurs films les plus appréciés à travers le monde, avec une réception incroyable par les critiques et le public. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi, vu la portée philosophique constante du film tiré d’un livre de Cormac McCarthy, les performances d’acteurs absolument fabuleuses de la part de l’entièreté du casting (l’incrédulité constante de Tommy Lee Jones fait écho à la sagacité de Frances McDormand dans Fargo) et de la qualité visuelle de l’ensemble, impossible à nier. Mais No Country For Old Men est un film qui n’a même pas besoin qu’on l’apprécie et qui le fait savoir. D’un pessimisme rare, quasiment glacial, d’une lenteur sans nom, particulièrement self-indulgent avec ses personnages grossièrement métaphoriques et clairement anti-spectaculaire (il faudra plusieurs visions et discussions pour comprendre vraiment ce qu’il se passe dans les ultimes minutes), No Country For Old Men laissera à quai quelques spectateurs, qui n’auront très vite rien à faire de ce qu’il peut arriver à ces ébauches de personnages.
C’est très dommage car Josh Brolin y livre probablement sa meilleure performance dans un rôle décisif mais ultimement décevant. Mais No Country For Old Men est un film de perception. Votre serviteur est passé totalement à côté.