Elle s'appelle Zahira, elle est pakistanaise et belge (le film se déroule en Belgique, importante précision), elle a 18 ans, et, comme toutes les jeunes filles de son âge, elle aime, elle veut être heureuse et faire sa vie comme elle l'entend.
Tout cela n'a rien d'extraordinaire, mais quand on est d'origine pakistanaise, de confession musulmane et que le poids de la famille et celui des traditions est aussi important, rien n'est simple pour une jeune fille, y compris quand on habite en Europe en 2017.
Aucune histoire de "radicalisation" ou de (re)prise en main de sa vie par un islam radical, simplement l'envie de bien faire, Zahira aime sa famille, ses parents et surtout son frère, comment ne pas leur déplaire sans sacrifier sa propre existence ?
Zahira tombe enceinte d'un petit ami, voudrait garder l'enfant, mais le "petit ami" n'en veut pas et la quitte. Devra t'elle se résoudre à avorter, contre ses propres principes ?
Sa famille lui impose alors un mariage avec un pakistanais "au pays", les traditions vont elles l'emporter sur sa propre liberté, sur ses envies ?
Ce film belge est touchant, émouvant, parfois drôle, souvent cruel, mais à aucun moment il ne juge les actes des uns et des autres, même si certains de ces actes nous paraissent complètement incompréhensibles, à nous occidentaux.
L'interprète principale, Lina El Arabi est une jeune actrice française, découverte dans "Ne m'abandonne pas" (2016), où elle jouait le rôle d'une jeune fille qui voulait rejoindre un djihadiste en Syrie (un film avec Marc Lavoine, que je n'ai pas visionné). Lina s'est efforcée d'assimiler tous les rites, les gestes, toutes les coutumes pakistanaises.
Un film tout à fait actuel dans l'univers quasi confidentiel et parfois complexe d'une famille musulmane vivant en occident, tentant de trouver un équilibre entre ses traditions et sa légitime envie de vivre "comme les autres"...