Noé
5
Noé

Film de Darren Aronofsky (2014)

Voir le film

Qu’on aime ou pas son cinéma, il en va s’en dire que Darren Aronofsky est un pur génie et un des meilleurs cinéastes de notre époque. De sa première réalisation Pi et son micro budget de 60 000 dollars, de son très culte Requiem for a Dream, en passant par le très métaphysique The Fountain, puis le très sombre The Wrestler et pour terminer par le schizophrénique Black Swan, Aronofsky a su imposer son style si particulier à Hollywood.

C’est ainsi que revoilà Darren Aronosky avec ce Noé, adaptation de son propre roman graphique qu’il a lui-même scénarisé. Et on était en droit de se demander s’il allait être capable de gérer une production de cette envergure (130 millions de dollars de budget), peu habitué aux projets cinématographiques d’une telle ampleur. Mais voilà, il faut bien avouer que le pari est réussi et le cinéaste nous offre d’ailleurs avec son Noé, (encore) un véritable coup de génie !

Dans une époque où la plupart des blockbusters ne sont que de grosses machines à sous, tout publiques, aseptisé et sans grandes subtilités. Ce Noé semble clairement vouloir se détacher de sa dimension « film catastrophe » en emmenant son récit dans des séquences toujours originales et virtuoses, souvent anti-spectaculaires et ce peut-être pour mieux se concentrer sur le drame psychologique et intimiste qui se déroule au cœur de l’Arche.

Au-delà du récit biblique, nous sommes bien sûr devant un film catastrophe, mais un film catastrophe intimiste qui nous pousse à la réflexion et basé sur la vision très personnelle de Darren Aronofsky de la Genèse. Le film est ainsi surtout et avant tout centré sur la psychologie et le parcours initiatique de ses protagonistes principaux. A la fois teinté de mysticisme, de métaphysique et porté par une mise en scène somptueuse, Noé propose un excellent cinéma intelligent. Et bien que le film soit inspiré d’un récit biblique, on a la très nette impression que l’histoire aurait pu se dérouler dans autre univers ou tout simplement dans un futur post-apocalyptique pas si lointain. Et pour ma part c’est aussi ce côté intemporel qui m’a séduit.

Nous sommes donc très loin du film catastrophe hollywoodien, plein de surenchère à la 2012 et c’est tant mieux ! Les scènes spectaculaires s’enchaînent tout de même sans pour autant submerger la force du récit. En passant par le Déluge impressionnant et les Veilleurs, anges déchus tout de pierre (dont Aronofsky a pris soin de cacher dans la bande-annonce), nous en prenons plein les rétines. Le meilleur exemple étant indéniablement cette magnifique séquence ou Noé explique à sa famille la naissance de l’univers et l’origine de la vie sur Terre.

Parlons maintenant du casting. Que dire de la prestation magnétique et animal très impressionnante de Russell Crowe, que je n’avais plus vu aussi habité par son personnage. Peut-être bien depuis Gladiator. Cela faisait longtemps que l’on avait plus vu Jennifer Connelly et c’est un réel plaisir, quatorze ans après Requiem for a Dream, de la retrouver chez Aronofsky dans un rôle de femme forte à sa propre mesure. Sans oublier bien sûr la prestation parfaite d’Emma Watson, dans son meilleur rôle au cinéma.

Malgré son côté très intimiste qui en troublera certainement plus d’un, Noé brille par sa beauté visuelle et sa transcendance philosophique. La mise en scène est grandiose et fulgurante, nous laissant bouché bée pendant toute la durée du film.

Finalement, tout en faisant un joli pied-de-nez au système hollywoodien, Darren Aronofsky signe un film magistral et réussi !
Jonathan46
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste

Créée

le 20 avr. 2014

Critique lue 331 fois

1 j'aime

Jonathan46

Écrit par

Critique lue 331 fois

1

D'autres avis sur Noé

Noé
Sergent_Pepper
4

Les arcanes du blockbuster, chapitre 9.

Jour de pluie. Même les fruits en plastique de la corbeille sur la table semblent maussades, et la pomme se colore d’un rouge étrange dans la clarté grise de cette fin de matinée. - …et donc les...

le 27 juil. 2014

117 j'aime

12

Noé
guyness
5

Darren-drops keeps falling on my head*

Poussé par une passion vieille comme Mathusalem (à l’échelle de ma vie) pour Jennifer Connelly et un intérêt pour Aronofsky, j’entrainais dans mon sillage une mauvaise troupe de sudiste prête à...

le 13 avr. 2014

80 j'aime

52

Noé
EIA
6

4,5,6 ? Flou mystique

Au sortir du cinéma, s'il est une chose évidente, c'est que Noé ne laisse pas indifférent. La salle, comble, se déverse sur le trottoir sous les rires moqueurs et les oh! admiratifs, on donne son...

Par

le 13 avr. 2014

80 j'aime

48

Du même critique

Orgueil & Préjugés & Zombies
Jonathan46
7

Critique de Orgueil & Préjugés & Zombies par Jonathan46

A la base Orgueil et Préjugés et Zombies est un roman parodique de Seth Grahame-Smith, lui-même inspirée du vrai roman Orgueil et Préjugés écrit par Jane Austen. Déjà adapté deux fois au cinéma, dont...

le 28 avr. 2016

12 j'aime

2

Rien à déclarer
Jonathan46
8

Rien à Déclarer ? Pas vraiment !

Il faudra qu'on m'explique ce que les critiques ont contre Dany Boon ? Pour une fois, qu'une comédie est drôle, pourquoi la démonter completement ? Evidemment ce film ne redéfinira pas la comédie,...

le 19 févr. 2011

9 j'aime

Mad Max - Fury Road
Jonathan46
10

Born to be "Max" !

Contrairement aux nombreuses grosses productions actuelles qui consistent à n’être pour la plus part que des films de commande par les studios Hollywoodien, Mad Max Fury Road résulte d’une véritable...

le 20 mai 2015

6 j'aime