« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » disait Ben, l'oncle de Spider-Man. Il était difficile pour Aronofsky de succéder au très grand Black Swan. Mais en Noé, il a décelé le premier héros jamais apparu sur notre Terre. Il lui consacre aujourd'hui un film épique relatant la construction de son arche afin de recréer une nouvelle humanité.
Que les croyants s'indignent, les incohérences narratives liées à la Bible sont nombreuses. Mais quelle œuvre ne transgresse pas les règles de l'adaptation ? Aucune. Avec sa version, le cinéaste met une gifle à l'être humain en lui rappelant ses innombrables erreurs et pêchés. Il arrive à remettre au goût du jour cette histoire originelle grâce à des thèmes contemporains (l'écologie) qui montrent que l'homme est le premier destructeur de notre planète.
Que les personnes allergiques aux blockbusters s'indignent, Noé se rapproche de l'héroic fantasy avec son ciel mystique, son héros colérique (n'en déplaise aux catholiques) et son déluge d'effets spéciaux. Mais qu'importe si le personnage principal est attrayant et réussi. Russell Crowe campe en effet un homme tourmenté, partagé entre la volonté Divine et son amour pour son prochain. Contraint de faire des sacrifices pour le bien commun, nombreuses sont les similitudes qu'il entretient avec des super-héros d'aujourd'hui, comme Batman.
Que les cinéphiles s'indignent, Noé n'est pas un grand film et est très loin de l'excellence de son aîné. Trop linéaire, rarement surprenant et parfois doté de fautes de goûts (l'allure des Veilleurs), il se regarde comme un divertissement de qualité pour son univers graphique notamment, mais ne restera pas dans nos mémoires. Monsieur Darren Aronofsky, nous avons une bonne nouvelle : il sera plus facile pour vous de nous satisfaire lors de votre prochaine œuvre.