Nomis (2018)
Innommable !
Sous un titre qui ne veut rien dire et qui cherche à masquer la vacuité de l’original : Night Hunter (sic) se dissimule un film qui m’a fait perdre 1h30 de mon existence. Il ne suffit pas d’aligner une pléiade d’acteurs connus pour faire un bon film, Nomis en apporte une preuve flagrante. Sous des airs d’enquête policière autour de prédateurs sexuels, David Raymond nous noie dans une mélasse infâme, mal narrée et d’une fausse complexité. Le réalisateur, également scénariste, a tellement chargé son œuvre en poncifs que même le regard d’Alexandra Daddario et l’inexpressivité d’Henry Cavill ne parviennent pas à la sauver du naufrage.
On se demande si David Raymond a déjà mis les pieds dans un commissariat. L’enquête est si mal menée que les policiers passent pour des débiles mentaux, la palme revenant au commissaire qui ne sert strictement à rien et qui erre de salle en salle en lâchant des répliques creuses. Nathan Fillon (Castel, Serenity…) passe la tête pour deux scènes inutiles et explose dans une voiture piégée. Six agents meurent gazés dans une maison en quelques secondes et d’autres se font abattre sans se défendre… Quant à l’enquête elle-même, elle se déroule soit dans une salle informatique où des éléments sont découverts la plupart du temps par hasard, soit dans une salle d’interrogatoire où la profileuse (Alexandra Daddario) semble posséder autant de connaissances en psychologie qu’un Pitbull.
Le téléspectateur ne peut croire une seule minute à cette fange dans laquelle s’engluent des personnages qui ne changent jamais de vêtements, ne possèdent aucune épaisseur et dont les relations entre eux sont aussi minces qu’une feuille de papier à cigarette. Même les décors sont réduits à leur plus simple expression, comme si le budget avait été dépensé pour engager les acteurs et qu’il avait fallu meubler trois appartements à la hâte.
Pourtant, le pire n’est pas encore là.
Alors que la première heure se traîne en accumulant les incohérences, la dernière demi-heure est certainement ce que j’ai pu voir de plus ridicule dans un film de ce genre. Les péripéties accumulent les deus ex machina, les réactions débiles des personnages, les morts incompréhensibles et les sauvetages douteux. Sans n’avoir rien compris depuis le début, l’enquêteur principal découvre soudainement qu’un élément lui a échappé (à mon avis, il n’y en a pas qu’un) et se lance enfin à la poursuite des meurtriers pour sauver les belles en détresse. Quant à la dernière scène qui laisse entrevoir un rapprochement entre les deux personnages principaux, elle est aussi incompréhensible que stérile.