On fait la Moore, Julia ?
Le titre est fort intéressant "Non-Stop", que veut-il vraiment dire ? Après avoir vu le film, la réponse semble évidente, cela appuie le fait, qu'il y a un mort toutes les vingts minutes. Mais ce n'est pas vraiment non-stop, vu qu'il y a une fin, logique, non ? Et si la ou les personnes qui donnent le titre du film, se sont écriés à la fin de celui-ci "NON!" puis "STOP!", on en a marre de voir Liam Neeson en père alcoolique mais qui est trop fort, dans un film d'action! La suite de leurs atermoiements est un peu longuet, alors ils ont tranchés, ce sera NON-STOP, cela me semble plus proche du film.
Alors l'histoire, Liam Neeson est un agent de la sécurité des vols, alcoolique et qui ne voit jamais sa fille. PAUSE : vous noterez que Liam est toujours père mais que de filles et qu'il se fait draguer par une jeune fille dans l'avion (une bimbo pétasse (pléonasme) qui se tape que des vieux riches), je veux pas voir le mal partout, mais ça fait un peu pédophile frustré dans la vie, qui se rattrape au cinéma, comme son pote Luc Besson, surement pas un hasard. Bref, il monte dans un avion, ou se trouve un terroriste, qui le connait bien, commence une course contre le montre pour démasquer le méchant.
J'ai envie de vous donner la motivation du terroriste, tellement c'est drôle. Pire encore, celui qui l'incarne est un bon acteur, sauf là. La principale qualité du film, c'est de ne pas trouver facilement le méchant, mais c'est aussi sa seule qualité.
Le climat paranoïaque s'installe furtivement. Le scénario décidant de faire de Liam Neeson, le principal suspect. Les morts venant de sa main ou autour de lui, toutes les vingts minutes. Un timing totalement inconcevable, comment peut-on être sur qu'il va tuer tel personne, au bout du temps imparti ? Bon ok, c'est un film d'action, on met les neurones au repos, mais c'est fatiguant que les scénaristes ne se prennent pas trop la tête, limite tu te dis que n'importe qui peut écrire un truc aussi improbable et stupide.
Puis comme on est dans un avion, on a un monsieur de type barbu oriental, que tout le monde soupçonne rapidement. Le traumatisme du 11 septembre, ce truc scénaristique facile qui plombe tout les films et séries, ou il sert de trame. En plus, il y a Julianne Moore, une rouquine, c'est suspect aussi ça, non ? Et Corey Stoll, un chauve, faut s'en méfier, non ? Scott McNairy porte des lunettes, suspect, non ? Une belle galerie de personnages avec chacun son truc, qui le démarque des autres, il y a un noir aussi et même une noire, mais pas d'asiatiques, un peu triste, ça manque de kung-fu.
C'est bien foutu, Jaume Collet-Serra s'en sort bien dans ce lieu-clos. Mais on lui refile toujours des scénarios pourris : Esther et La maison de cire. C'est aussi un peu sa faute, il case toujours une scène hautement ridicule avec ce pistolet qui arrive dans la main de Liam Neeson, alors que l'avion est en pleine dépressurisation, le tout au ralenti.....
Le casting assure, avec Julianne Moore, Corey Stoll, Scott McNairy, Lupita Nyong'o et Shea Wighman. Mais ils sont tous mauvais ou passent inaperçu. Julianne, ça passe encore, son charme ne me laisse pas indifférent, mais que fout-elle là ? Des impôts à payer ? Des vues sur Liam Neeson, son cousin britannique ?
En fait, je ne suis pas surpris, elle était aussi dans "Carrie", elle touche à tout, moins exigeante qu'avant, mais nous sort toujours une belle surprise, comme dans "Don Jon". Par contre, Liam Neeson, n'a plus d'exigence, ne surprend plus, il se "Taken" dans tout les sens, il prend la thune, nous refait le même personnage et nous emmerde royalement, il est loin le temps de "La liste de Schindler".
Un film d'action simple, sans surprises, qui se laisse suivre, tout en se moquant des réactions excessives, et des raccourcis scénaristiques, de Liam Neeson qui devient une caricature et du reste du casting sacrifié dans des rôles basiques. Un film d'été, que tu regardes sur la plage, les doigts de pieds en éventail, avec une pina colada, en gardant un œil sur les fessiers qui se déhanchent devant toi, en faisant une pause sieste au milieu, avec la petite bave au coin des lèvres, la magie du cinéma à son sommet.