Jusqu'où irons les bolchéviques de la fantaisie !?!

Après avoir flirté avec l'inceste dans son œuvre où abonde l'homosexualité lourdingue, André Téchiné a lâché le couvercle et passe à la phase contamination ! Au premier abord c'est un biopic conventionnel à gros tirage ; il ne manque plus que le chef op' américain et Marion Cotillard dans les parages. C'est inattendu de la part de ce réalisateur mais pas spécialement innovant. Ce qui mérite davantage notre attention, ce sont les intentions !


Le sujet sur lequel il jette son dévolu est particulièrement gratiné. À ce stade il faudra être bien hypocrite ou retardé pour ne pas saisir le message ! Ces années 'folles' si bien nommées sur lesquelles on imagine tant de délabrés se pignoler abritent un sinistre plaidoyer. Elles ont été réalisées à la gloire des déserteurs et des divas pédantes. Qui est plus émancipé aux yeux des pleutres égocentriques ? Personne, hormis peut-être les suicidés pour les plus romantiques, fatigués de leurs petites extases.


Ce Paul Grappe cumule les délires d'irresponsables ! Bien sûr il y a sa lâcheté face au combat, qui n'est alors pas une fantaisie ou un luxe (à l'opposé d'un hypothétique appel aujourd'hui en France ou ailleurs). Mais on aurait tort de la considérer sous un angle particulier, comme si c'était le fruit d'un hasard ou de l'absurde. Elle fait partie de toute une attitude de déni du monde et de l'altérité (nous avons passé le cap du rejet, qui lui peut se comprendre). Tout dans son cas exprime l'indifférence aux possibles extérieurs, aux dettes et aux égards qui sont le lot de chacun ; et bien entendu, à un ordre plus grand lui. Aux règles de la nature et de la société, monsieur préfère ses petits sentiments, sa libido dévoyée. Il se dispense de la mission que tous les autres doivent assumer pour se cacher sous des allures féminines ! Et tout ça pour filer une amourette ! Voilà le primat des sentiments sur l'honneur et le devoir – voilà la crucherie garantie. Bien des gens dénoncent la niaiserie ou les 'bons sentiments' dès qu'ils en sentent l'occasion, mais ils n'osent pas considérer les mensonges déments qui leur font prendre leurs égarements pour des éventualités ou des 'libertés'.


C'est la véritable « ordure cosmopolite » comme dirait la momie de Versailles ! Ce film coule avec son temps et ses mœurs. Il esthétise la démence en attribuant aux méchants la responsabilité de ses résultats tragiques ! Il respecte le mot d'ordre des bolcheviques de la fantaisie : se défaire de la réalité, qu'elle soit sociale, biologique ou même 'éthique' (tout n'est pas possible et ce n'est pas forcément 'l'environnement' ou la loi qui vous le dit) ; pour vivre son ''aventure'' de froussard énamouré et romanesque. Voilà bien les passions tristes des démolisseurs utopistes, persuadés qu'en avançant vers la tendresse et le laisser-aller nous remportons des victoires. Alors qu'on coule en emmenant le paquebot avec nous ! Qu'on nous parle de véritables héros quitte à en inventer, ou même de déchets créatifs à demi-conscients de ce qu'ils font et ne demandant rien à personne ; au lieu d'aller chercher ces cas lugubres dans des pauvres recoins perdus de l'Histoire !

Grouie_Darling
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le 24 sept. 2017

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