Le film raconte l'histoire de deux adolescents atteints l’un et l’autre d’un cancer. Hazel Grace Lancaster, la narratrice, âgée de 16 ans, survit grâce à un traitement expérimental. Comme sa maladie et les traitements la rendent dépressive, ses parents l'obligent à participer à un groupe de soutien où elle se rend à contrecoeur. Elle y fait la connaissance d'Augustus ‘Gus ‘ Waters, d'un an son aîné. Gus est un grand jeune homme, qui respire la santé et la joie de vivre, et est en rémission d'un ostéosarcome (cancer des os) après avoir été amputé d'une partie de sa jambe droite. Séduite par son humour et son non-conformisme, Hazel fait lire à Gus un roman qui est son livre de chevet, "An imperial affliction". Elle voue aussi un véritable culte à l’auteur, Peter Van Houten, qu'elle rêve de rencontrer pour lui poser des questions que le livre laisse en suspens. Mais l'auteur s'est exilé en Europe, à Amsterdam, pour fuir son public et ses fans. Le roman raconte l’histoire d’Anna, une jeune fille atteinte d'un cancer, qui se termine brusquement au milieu d'une phrase. Curieux du sort des personnages, Hazel et Gus décident de se rendre à Amsterdam afin de rencontrer l'auteur. Mais, au moment de partir, Hazel fait une grave rechute et le voyage est annulé. Leur amitié se développe et, bien que se sachant condamnés l'un et l'autre à plus ou moins long terme, ils décident de ne se priver d'aucune des joies que peut leur procurer la vie. Finalement, leur voyage sera pris en charge par une fondation et ils peuvent se rendre au Pays-Bas. Malheureusement, l'entrevue avec leur auteur fétiche est un échec, celui-ci se révélant être un épouvantable misanthrope et un alcoolique. Cependant, pendant le voyage, Hazel et Gus tombent profondément amoureux.

Critique

Les pisse-froid reprocheront à ce film d’être un épouvantable mélo qui rappellera un autre film célèbre, Love story qui, en son temps, avait ému toute une génération. S'attaquer à nouveau à un tel sujet était plutôt casse-gueule : deux adolescents beaux et intelligents, condamnés par le cancer, c’est horrible. Ce n’est malheureusement ni invraisemblable, ni, hélas, exceptionnel. C’est sûr qu’à moins d’être en béton, on sera bouleversé par une situation aussi ttragique qu’inéluctable et que, même les plus endurcis ne pourront s’empêcher d’écraser une (ou plusieurs) larme.

Il est toujours difficile pour un réalisateur de faire un film sur la thématique de la maladie, encore plus sur le cancer dont on sait que son issue est presque toujours fatale. Le cancer est pourtant une des causes les plus importantes de décès et n'épargne personne. Le mot lui-même reste pourtant encore largement tabou et on préfère souvent l'édulcorer par une périphrase du style "il ou elle est mort d'une longue maladie" plutôt que de qualifier la maladie sans détour.

Hazl et Gus, et leur copain Isaac n'ont pas ces préventions : ils parlent de leur cancer comme ils parleraient d'un fait d'actualité, de sport ou de films. En cela, ils sont emblématiques de leur génération qui a la qualité de la franchise.

Dès le début, on sait que le dénouement de ce film est écrit et qu’il sera tragique. Mais, paradoxalement, c’est une tragédie qui rend heureux non parce que l’un des deux s’en sort ni parce que, égoïstement, on se dit que ça n’arrive qu’aux autres (on sait que la maladie peut fondre sur chacun d’entre nous sans prévenir ) mais pour la magnifique leçon de vie que nous apportent ces adolescents qui sont au début de leur vie. Gus, à part lors d’un épisode poignant où il cède au désespoir, rayonne d’un optimisme contagieux parfois jusqu'à l'extrême. Bien sûr, la peur de la mort est présente chez les deux personnages. Pour autant, elle est dépassée par des considérations plus philosophiques. Hazel et Augustus savent qu'ils vont mourir, c'est une donnée qu'ils ont intégrée, sinon acceptée, car elle les révolte, comme nous, elle nous révolte. Mais ils ont choisi de vivre pleinement, avec une énergie que seuls les adolescents possèdent, les moments et les joies que leur offre la nature, leur amour, et leur famille. Aussi, comme l’écrit le chroniqueur de Bulles de Culture (sur Allociné) « on vous conseille de ne pas avoir d'à priori sur ce film mais de vous laisser entrainer par cette histoire touchante, empreinte d'une triste réalité. On en ressort étrangement revigoré, comme si on avait mis de côté les petits tracas du quotidien. » En sortant du cinéma, reprenant une des phrases que prononce l’un des protagonistes du film, on se dit : "Putain que c'est bon d'être en vie".

La réussite de ce film doit aussi beaucoup au choix de ses acteurs principaux : Shailene Woodley (Hazel Grace), Ansel Elgort (Gus), rayonnant d'optimisme et de joie de vivre. Pourtant ces deux acteurs ) sont de quasi inconnus. On les avait à peine remarqués dans le médiocre film de science-fiction Divergente où ils jouaient un frère et une sœur en lutte contre une absurde dictature. Au contraire, dans ce film, ils se révèlent vraiment et sont épatants, toujours incroyablement justes et émouvants. Les deux ont un physique passe-partout qui fait peut-être que l'on s'identifie plus à eux qu'on ne le ferait s'ils avaient un physique de stars de cinéma. Shailene Woodley est sereine et lumineuse, quant à Ansel Elgort, sous ses aspects badins et persifleurs, il dégage une détermination et une profondeur exceptionnelles.

Créée

le 1 oct. 2014

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Roland Comte

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