Teinté de nostalgie, le groupe d’amis avance dans les mêmes vérités qui leur avaient fait tant de mal il y a quelques années. La frontière entre la tragédie et le comédie est mince mais le ton est beaucoup plus farceur et prêteur à l’optimisme.


C’est en rentrant dans la maison prête à être vendue que l’on se rappelle toutes les émotions que celle-ci a vécu. Mais l’intérieur vide nous laisse rapidement comprendre que tout a changé. Une amitié cassée d’une bande qui avait connu tant d’émotions, de larmes et de rires dans ce qui les rassemblait tous : ce petit coin de paradis qui leur offrait un échappatoire à leurs soucis de la vie quotidienne.


Avec un bonheur de les retrouver et une certaine nostalgie, le film s’amuse à jouer sur des pincements de cœurs du précédent épisode pour nous rappeler que la vie n’est pas toujours toute rose et bénéficie de moments de plénitude autant qu’elle octroît des instants épineux. Guillaume Canet ramène toute la folie de ses amis ou devrait-on dire famille entre Gilles Lellouche, Marion Cotillard, François Cluzet, Laurent Lafitte, Benoît Magimel et j’en passe dans ce drame teinté de comédie à la fois bercé par les minutes emplies de rires et de larmes qui a le mérite d’être authentique.


Max doit vendre la maison de vacances pour surmonter ses problèmes financiers considérables. Alors qu’il vient d’arriver dans le sud-ouest de la France pour élaborer des visites du propriétaire, ses “amis” qu’il n’a plus vu depuis trois ans débarquent à l’improviste pour lui faire la surprise de fêter ses 60 ans avec lui. Comme dit ci-dessus, tout a changé. C’est le moment de se dire les vérités. Les relations de tout ce groupe ont bien évolué, certains se sont séparés, d’autres ont du mal à enterrer la hache de guerre après ce qu’il s’est passé la dernière fois qu’ils se sont adressés la parole.


Guillaume Canet se sert de ses personnages pour nous dévoiler tout ce que contient le vivant, la richesse de l’existence à travers un regard sincère. Sur fond de musique eighteen poussant encore plus loin le rappel à ces années de bonheur qui ont marqué la bande d’amis, certains se démarquent sur un plan comique comme Laurent Lafitte qui sert de punching ball boute-en-train pendant que d’autres révèlent davantage de la dramaturgie comme Marion Cotillard mi-ange mi-démon durant toute l’oeuvre, qui livre finalement un récit touchant de mère livrée à elle-même depuis la mort de son mari qui fera office de lettre d’amour à son enfant. Autrement dit, on retrouve toute la sincérité d’un groupe de potes qui partage son coup d’œil de ce qu’est l’amour, l’amitié, le pardon.


L’ensemble, qui est plutôt un récit adulte, touche chacun des spectateurs ou les projettent et se veut moins rude que Les Petits Mouchoirs. Le ton abordé dans ce nouveau film est accès relativement plus sur la comédie malgré qu’il ne manque pas de moments rudes dans la vie de nos quadragénaires pour la plupart dont François Cluzet se dépasse dans un statut où la quasi-totalité de l’intrigue se réfère à son rôle principal. Il s’abandonne complètement à son personnage et déploie un attirail profond et empoignant, sa façon de jouer est d’autant plus belle quand elle est comme celle-ci.


La complicité crève l’écran, et la façon dont Guillaume Canet a de filmer à la fois dans ces paysages du sud de la France est soignée malgré quelques scènes inégales, le film fait mouche par le rire ou par la tendresse qu’on éprouve pour eux. La succession de scènes façon huit-clos où des dialogues intenses sont portés est un réel plaisir et où les situations virent de bord à toute sorte de moment. Le réalisateur n’est pourtant pas dans le film, mais se regarde entre les relations entre Marie et Éric et le personnage de Jean Dujardin qui est peut-être le meilleur reflet de lui-même par rapport à ce que veut montrer le film.


Les problèmes ne se règlent pas toujours de la façon dont on voudrait mais l’amitié et l’amour qu’on reçoit nous permet de ne pas lâcher, même si la vie fait que l’on doit avancer en nous séparant de certaines choses, toujours est-il que l’on n’oublie rien et ce grâce à la vérité émise par nos proches qui nous permettent d’aller de l’avant et continuer notre vie malgré toute la difficulté. Cependant, la fin trahit légèrement le propos énoncé du film mais ne peut pas se bouder complètement grâce à la mise en scène mêlée de nostalgie et d’une grandeur d’âme à la fois déchirante et remplie de douceur.


Si vous avez aimé Les Petits Mouchoirs, on vous assure que celui-ci vous comblera.


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Burnham
8
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le 5 avr. 2019

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Burnham

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