Neuf ans après Les Petits Mouchoirs, revoilà cette bande d'amis aux personnalités et aux pathologies qui étaient énervantes, vraiment énervantes.
Je ne sais pas pourquoi mais je me disais que je sentais bien cette suite qu'a décidé de réaliser Guillaume Canet. Et je ne me suis pas trompé, de mon point de vue personnel.
Le film commence où l'on retrouve un François Cluzet ombrageux dans le rôle de Max, le personnage central, soucieux dans sa propriété girondine et pour cause de ce qu'il nous apprend peu après. Ça ne va pas du tout pour Max, alors en instance de divorce et en redressement judiciaire dans sa vie professionnelle. Il est toujours aussi ronchon et il tiendra péniblement dans le secret, dans une bonne partie du film, ce qu'il ne souhaite pas dire à ses amis qui lui rendent d'emblée visite malgré lui.
Tous se retrouvent, ou presque, sur le même lieu commun des vacances. Leurs enfants ont grandi. Certains règlent leur compte, marqués par des disputes passées, d'autres sont encore affectés par la mort de Ludovic (Jean Dujardin) dans le film précédent. Dans un semblant de bonheur, d'un vernis de joie couvrant des frustrations, des amertumes et des tristesses, dans le désir collectif de ressouder une longue amitié morcelée avec les années, on rit pas mal tout de même. Des scènes comme celle du saut en parachute et celle des chenilles processionnaires sont désopilantes. Les acteurs sont bons, leurs personnages ont évolué en plus ou moins bien. Marie (Marion Cotillard), l'anthropologue qui était trop ingénue pour être vraie, peut encore agacer ici, à jouer son mauvais côté aigri et alcoolique, en petite bourge wesh wesh, vomissant des propos pessimistes sur le monde actuelle, négligeant de plus l'éducation de son fils. Le personnage qui m'horripilait le plus, Antoine (Laurent Lafitte), qui emmerdait tout le monde avec ses textos d'amoureux, est ici très à l'inverse excellent, un sympathique couillon de par ses situations burlesques et ses bourdes d'un grand gosse qui provoque quelques silences malaisés. L'actrice Pascal Arbillaud a magnifiquement changé. A des situations plus graves, la dérision de certaines répliques pourra sembler être déplacée, ce qui peut se comprendre. Mais c'est une comédie avant tout, une comédie qui, bizarrement, ne tombe pas ou bien rarement dans la lourdinguerie. Ces gens sont bourgeois certes mais finissent par se rendre meilleurs au fil du film. Ils se lâchent, rient, pleurent, font la bringue. Ils peuvent être idiots, grossiers et à la fois émouvant. Ils gagnent et ils perdent. Ils sont humains, le côté pathos des Petits Mouchoirs néanmoins absent sinon en retrait.
J'arrête d'étaler ma tartine de dithyrambes sur mon pain moelleux. Mais j'ai trouvé Nous Finirons Ensemble bien mieux et plus supportable que Les Petits Mouchoirs. J'ai fini par les ressentir plus magnifiques, ces grands cons-là !