Un peu plus de huit ans après Les petits mouchoirs, le rebondissement principal de cette suite est la vente imminente de la confortable villa du premier volet par son propriétaire, François Cluzet, dont les affaires connaissent une mauvaise passe. On sent déjà que le film va commencer sur une note plus légère. On retrouve avec plaisir la bande des Petits mouchoirs, dont les personnages ont mûri, changé et évolué. Cela donne à cette suite réussie une saveur différente. Sur une bande-son excellente, cette comédie sur l’amitié et le temps qui passe se savoure sur 2 heures et 15 minutes. Moins noire, plus amère et par là même plus passionnante que Les Petits Mouchoirs, cette suite tant attendue s’avère moins pleurnicharde mais aussi sympathique que le premier volet. Malheureusement, seul le personnage joué par Laurent Lafitte reste suffisamment décalé pour provoquer de gros rires. Puis, il n'y a pas grand chose à raconter hormis un certain spleen générationnel et des préoccupations banales comme l'argent et les sentiments avec cette obsession répètée de ne pas passer pour un raté aux yeux des autres. Contrairement au premier film, cette suite se révèle également un peu moins équilibrée, développant à l’extrême certains personnages et négligeant beaucoup d’autres. Aussi drôle soit-elle, tout la partie avec José Garcia et Valérie Bonneton paraît ainsi totalement superflu après coup. Guillaume Canet sait créer un ensemble de situations tantôt tristes, tantôt émouvantes, mais surtout très drôles. Les longueurs que j’avais pu ressentir dans le premier film avec toute cette longue scène d'enterrement ont disparu. Les événements s’enchainent, flirtent souvent avec les caricatures . Mais, c'est obligatoirement le cas dans ce genre de films et ça l'est ici beaucoup moins que dans le premier film. Guillaume Canet ne peut s'empêcher d' abuser des grosses ficelles narratives comme ce saut en parachute et cette sortie en mer qui n'apportent pas grand chose. Pourtant , quelque chose finit par prendre dans ce second épisode. Avec toute cette énergie qu’il trouve pour filmer sa troupe, son sens des plans et du montage, son choix des musiques et sa direction d’acteurs , Guillaume Canet parvient à allumer une petite flamme dans nos coeurs. Laurent Laffitte , le véritable souffre douleur de ce second opus, incarne un personnage extrêmement drôle. Il est sans nul doute la touche d'humour du film en incarnant ce personnage unique du seul copain qui ne change pas de la bande ,qui reste le même que dans le premier épisode. Quand à Marion Cotillard, elle est peut être trop expressive dans son rôle assez insupportable de fonceuse dépressive. Guillaume Canet s’est donc décidé à sortir une suite qui nous permet de passer un bon moment avec quelques scènes hilarantes comme celle avec ces chenilles processionnaires ou ce jeu avec post it sur le front des personnages ou encore ces deux soeurs jumelles au petit déjeuner qui ont passé la nuit avec un des grands fils de la bande provoquant une certaine jalousie des plus vieux.