Une suite plutôt plaisante qui n'évite cependant pas la redite et où rit et pleure beaucoup moins.

En voilà un beau titre à la Claude Lelouch pour cette suite tardive du très gros succès « Les petits mouchoirs » de Guillaume Canet. Peut-être que l’acteur mais seulement réalisateur ici avait du mal à accoucher d’un scénario potable et viable qui fasse sens aux pérégrinations de cette bande de potes dans laquelle on s’était tous un peu retrouvés. Il est vrai qu’il y a huit ans, ce film nous avait fait rire, nous avais ému jusqu’aux larmes et nous avait enchantés. Aujourd’hui qu’en est-il ? Et bien si l’on est toujours aussi content de retrouver la troupe au Cap Ferret, on est forcément un peu déçu que cette histoire ne soit pas aussi drôle, aussi émouvante et aussi passionnante. On a toujours le droit à des engueulades, des claquements de portes et des coucheries, mais cette fois plus dignes d’un vaudeville (ici de luxe), tout comme à des drames, à des secrets et des coups de gueule pour titiller les glandes lacrymales mais en mode mineur.

Malheureusement, on se rend vite compte que « Nous finirons ensemble » n’aura pas le force de frappe de son aîné et que tout cela semble parfois un peu réchauffé. Et il y a pas mal de problèmes d’écriture notamment dans l’écriture de personnages inutiles (celui, nouveau, de José Garcia en tête et celui de Valérie Bonneton). Et si l’absence d’Anne Marvin ne se fait pas remarquer celle, tutélaire, de Jean Dujardin se fait gravement sentir. Quant à Laurent Lafitte qu’on apprécie généralement, il en fait ici beaucoup trop dans son rôle de nigaud un peu lourd. Ensuite, les vingt dernières minutes avec le sauvetage en bateau sont ridicules et sans intérêt et donnent le sentiment d’un film qui aurait pu être un quart d’heure plus court. A la sortie de la salle, on se rend compte que, même si on passé un bon petit moment, on a vraiment peu ri et quasiment pas été ému aux larmes alors que toute l’armada narrative était mise en branle dans ce but.

Toujours pensée comme une ode à l’amitié, « Nous finirons ensemble » souffre de personnages trop nombreux qui ont finalement peu évolué et dont la psychologie ne peut se libérer que grâce à deux ou trois scènes chacun hormis peut-être François Cluzet, épicentre de l’histoire. Heureusement, le cadre est beau et magnifiquement filmé, mieux que la mise en scène en elle-même d’ailleurs, et l’énergie véhiculée par cette bande de comédiens (la plupart amis dans la vie) traverse l’écran. Et s’il manque de liant dans cette comédie dramatique qui ressemble davantage à une chronique, le charme opère par intermittences assez nombreuses. Dommage que les baisses de rythme dus à des personnages artificiels ou inutiles viennent parasiter l’ensemble qui n’a définitivement pas la classe des « Petits mouchoirs » et surtout qui se complaît encore plus dans les préoccupations bourgeoises. A déguster un dimanche après-midi au chaud entre amis pour se serrer dans les bras grâce à la très belle conclusion.

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