C'est intéressant d'apprendre que le scénario a dû être remanié à la sortie de Twilight pour cause de similitudes trop nombreuses, car pendant le film je me suis justement fait la réflexion que les deux longs métrages n'avaient rien à voir l'un avec l'autre. Il faut croire que le travail de réécriture a été bien fait.
Visuellement bien foutu, porté par une B.O. électro-pop-rock pas vilaine, ce film est un peu le pendant lesbien du crypto-gay Entretien avec un vampire. Et il ne ressemble effectivement (plus ?) aucunement à Twilight : loin des atermoiements de la vierge Bella, les filles vampires sont ici de vraies hédonistes qui entendent jouir de tous les plaisir de la vie (sexe, fringues, bouffe, défonce, rave parties, voitures de luxe...), et ce jusqu'à l'extrême, leurs orgies tournant généralement au bain de sang. Sans parler de l'ennui, qui guette toujours lorsque l'on a l'éternité devant soi, et de l'absence de limites morales qui accompagne souvent les personnages qui doivent tuer pour survivre et entretenir leur presque toute puissance.
On retrouve dans Nous sommes la nuit (très beau titre) tous les thèmes du bon film de vampires : le triptyque fascination-attraction-répulsion, la nécessité de trouver du sang humain et de fuir la lumière du soleil, la problématique de la vie éternelle comme pouvoir ultime ou damnation, etc. Le tout est traité de façon assez sombre, notamment en abordant le thème de l'amour impossible (les filles tuent leurs partenaires pour ne pas s'en éprendre et finir par les voir mourir), et c'est autour d'une scène de suicide ou d'une séquence ou une vampire à peine trentenaire rend visite à sa fille qui agonise dans une maison de retraite que le film trouve ses moments les plus forts.
Un bon film de vampires donc, pour les amateurs du genre.