Nowhere Boy, la vie de John Lennon avant les Beatles, n'est pas un film musical, n'est pas un film "d'un petit génie qui grimpe les échelons" et n'est pas un flim sur le cyclimse. Loin d'être une Biopic à proprement parlé, c'est avant tout le parcours complexe d'un jeune homme que les études ennuient et qui est obnubilé par sa recherche d'une quelconque icône maternelle sur laquelle se reposer. Élevé par sa tante sévère et un oncle véritable complice de jeux, le jeune homme voit sa vie basculer à la mort de ce dernier qu'il considérait comme son mentor et son seul véritable ami. Il va alors découvrir que sa vie est parsemée de lourds secrets de famille et va tenter de comprendre comment sa mère a pu l'abandonner à sa tante pendant des années. Tout cela sur fond d'un rock'n roll naissant et d'un Elvis idolâtré qui mettra John Lennon sur la voie de la musique, de la création d'un groupe de rock et de son amitié naissante avec Paul McCartney.

Le film n'est donc absolument pas orienté vers la musique de Lennon et surtout pas vers le succès des Beatles. Beaucoup de références y sont faites mais du début à la fin, il n'en est absolument pas question. J'ai trouvé cette idée absolument pertinente, dans le sens où on se fiche éperdument de la destinée de ce jeune homme paumé qui tente de se trouver une quelconque stabilité pour ne pas devenir complètement fou. Certes c'est une histoire vraie, celle d'un homme connu et désormais véritable icône de la musique, mais cela reste avant tout une histoire tout ce qu'il y a de plus quelconque dans sa tragédie et le film aurait très bien pu parler de la même chose sans s'implanter autour d'une célébrité. Néanmoins, cette qualité est aussi un défaut pour le film qui devient alors presque banal dans son propos. Sans "l'idole", la réalisatrice filme son idée comme elle le peut et ne parvient jamais à choisir sa voie. Pas assez complexe comme un Harvey Milk, trop peu musical comme le fut le controversé Runaways, Nowhere Boy ne vole finalement pas aussi haut qu'on aurait pu l'espérer.

C'est un beau film coincé entre deux styles : le drame et le biopic. C'est aussi une histoire intéressante, mais pas incroyablement originale, qui met d'ailleurs en second plan le jeune Paul McCartney joué par un Thomas Sangster impressionnant pour son jeune age, mais qui a déjà un CV incroyable. Dès son apparition, il vole la vedette à l'acteur principal, Aaron Johnson, qui m'avait déjà paru très quelconque dans Kick Ass (que j'ai pourtant adoré) et Chatroom. Il me semble surjouer un peu, ce qui dans Nowhere Boy n'est pas un défaut tant on nous laisse comprendre que John Lennon se montait lui même une allure très fausse et hautaine. Néanmoins, c'est un acteur que j'ai beaucoup de mal à apprécier. Ce n'est pas grave pour Kick Ass, ni pour ce film, mais à l'avenir sa présence dans le casting risque de me refroidir violemment.
Skywilly
6
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le 12 févr. 2013

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