Un pays détruit par la guerre

Film vu en classe à l'occasion de la journée de la critique. On devait regarder ce film puis en écrire une critique. On a regardé ce film là puis une semaine après, J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin.

Ce film se déroulant dans une période d'après guerre raconte l'histoire d'Ernesto, médecin légiste à la recherche de son père disparu pendant la guerre. Cette guerre a causé beaucoup de morts, les cimetières sont pleins et les gens veulent retrouver les corps de leurs proches pour leur donner un enterrement digne de ce nom.

La réalisation de ce premier long-métrage de César Diaz est similaire à celle d'un documentaire sur la guerre civile au Guatemala. Cela n'est pas étonnant lorsqu'on sait que le réalisateur faisait auparavant des documentaires. Cependant, je pense que ce choix est un couteau à double tranchant car dans un documentaire, nous sommes spectateur, nous observons mais nous ne sommes pas impliqués dans l'histoire. C'est exactement ce que j'ai ressenti lors de mon visionnage, j'ai eu du mal à m'attacher à Ernesto et je sentais comme une distance entre moi et le personnage. Mais d'un autre côté, cet aspect permet de bien nous montrer les conséquences de la guerre : corruption, pauvreté...

On arrive à comprendre l'histoire uniquement au travers des dialogues, il n'y a pas eu besoin d'un long prologue ou d'une voix-off nous expliquant la situation au Guatemala. Ceci s'explique notamment par le fait que les acteurs ne sont pas des comédiens professionnels (sauf pour Ernesto et sa mère) mais bien des villageois du Guatemala (ayant vécu des situations plus ou moins similaires que celles du film). Cela rend bien évidemment les scènes très réalistes notamment la tristesse des villageoises qui est parfaitement retranscrite.

Quant à la musique elle est souvent très parasite et mal placée. Par exemple dans la scène de l'attente des villageoises, on aurait préféré une musique guatémaltèque plutôt que cette musique occidentale au piano. Même des bruits et sons de la nature auraient été suffisants surtout pour un film qui veut se donner un aspect de documentaire. Cependant, cette musique est très pertinente sur la scène de la plage (qui est selon moi la meilleure scène de tout le film avec celle du procès).

Le jeu d'ombre et de lumière est selon moi l'un des meilleurs points positifs du film. En effet, au début, on a un personnage perdu, cherchant des réponses et cette confusion est traduite par des couleurs froides et sombre. Et plus le personnage est proche d'avoir sa réponse, plus le décor s'éclaircit. Enfin dans la scène du procès où Ernesto comprend tout sur son père, on a un décor très clair (comme lors de la scène de la plage). Les couleurs utilisées sont aussi majoritairement ternes et fades nous montrant bien l'ambiance de la guerre civile.

Pour conclure, ce film est vraiment pas mal, nous montrant un pays qui doit se reconstruire après une terrible guerre, mais certaines de ces idées ne sont pas assez développées et abouties comme par exemple l'inhumation des soldats. On ne nous montre pas assez les raisons pour lesquelles les habitants veulent tant retrouver les corps de leurs défunts. Ces raisons pourtant évidentes (pour pouvoir tourner la page, par respect pour les morts etc.) devraient être montrées par le réalisateur au travers des villageoises.