Le film souffre d'une maladie incurable plus communément appelée indifférence...

N'est pas Fred Cavayé qui veut ! Ayant ré-inventer le genre du speed movie sous acide avec Pour Elle puis A Bout Portant, le réalisateur a ouvert la voie vers un cinéma français plus punchy, plus électrique, plus proche d'une course d'athlétisme que d'un thriller à papa qui prend le temps de s'installer. Fred Cavayé a laissé grande ouverte la porte à une manière de filmer qui ne plaira certainement pas à tous mais qui, si elle est correctement préparée, donne naissance à un film aussi musclé qu'attractif. Néanmoins ce choix peut s'avérer très risqué si on ne sait pas exactement où l'on va et ce n'est certainement pas Frédéric Jardin qui viendra dire le contraire.

L'occasion était trop belle pour un réalisateur qui n'a jamais brillé pour ne pas sauter sur cette mode du policier coup de poing ne reprenant son souffle qu'à l'apparition du générique de fin. Seulement voilà, qui dit action et tension permanente dit forcément rythme implacable. L'équation a du faire défaut à Frédéric Jardin.

Loin d'être un mauvais film de genre avec des qualités notables comme la présence d'une brochette d'acteurs pleins de bonnes intentions, une ambiance de boîte de nuit plus qu'honorable et un scénario certes pas très créatif mais qui tient la route, Nuit Blanche pâtit d'une mise en scène bâtarde. Le rythme saccadé ne permet jamais au spectateur de se sentir impliqué dans la course contre la montre de ce flic prêt à tout pour sauver son fils. La tension monte grâce à deux/trois plans bien coordonnés puis le soufflé retombe subitement, nous laissant presque sans voix. De surcroit, l'impression que Frédéric Jardin a mis sur avance rapide un film réalisé de manière classique pendra le pas sur cette reconnaissance d'avoir fait un vrai film de genre qu'il espérait très certainement.
En réalité, Nuit Blanche pâtit d'un mal bien plus profond que celui d'être considéré par certains comme raté, il souffre d'une maladie incurable plus communément appelée indifférence. Au sortir de la séance, Nuit Blanche ne nous aura simplement fait ni chaud, ni froid.
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le 15 févr. 2012

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