Numéro 9 par Gaylord G

Les humains ont réussi à créer des machines intelligentes déclenchant ainsi une guerre d’une ampleur sans précédent. Numéro 9 vous raconte l’histoire d’une poignée de poupée, rescapées de cette guerre et vivants dans ce qu’il reste du monde: un vaste champs apocalyptique et désertique où les dernières machines font régner la peur.

Plongé dans un univers mature d’une noirceur rare dans le monde de l’animation, Numéro 9 se détache largement des autres productions actuelles en ciblant un public bien plus âgé. L’histoire étant allégée de toute fioritures et autre sentiments dégoulinants si chers aux grands studios américains, le film devient alors centré sur l’action et sur cette folle aventure, au cœur d’un univers dévasté par la guerre, nos poupées vont tentées, malgré leurs petite taille, de vaincre le dernier mal qui ronge la terre.

A la manière des Studio Pixar, Shane Acker dotent ses personnages d’expressions plus vrai que nature; donnant ainsi vie à ses poupées d’osier. De nombreux gros plans viennent mettre en valeur ce travail sur les visages que l’on ne peut que saluer tellement il est hallucinant. Chaque personnage, chaque scène apporte de nouvelles expressions faciales. En consultant Allociné on apprend que Numéro 9 est né dans l’esprit du réalisateur dans les années 90. C’est en 2005 qu’il a réalisé le premier court métrage avant de finalement l’adapter pour le grand écran. On comprend alors pourquoi son bébé est si aboutie visuellement. Les jeux de lumières sont tout simplement magnifiques, éléments indissociables de la réussite du film, ils créés une ambiance unique en sublimant chaque élément du décor et des personnages.

Coté scénario c’est asses basique et la quête principal ne paye pas de mine dans les premiers instants du film, cependant, étant sans arrêt relancée par de nombreux nœuds dramatiques, l’histoire parviendra à tenir en haleine jusqu’à la fin. Le mystère des machines est très prenant et pour une fois on se pause réellement la question du pourquoi et surtout du comment. Face à des machines dont il ne connait rien du fonctionnement, le spectateur est placé au même rang que les héros, ressentant leur petitesse et leur désespoir face à un gigantesque mal. Pourtant faite de bric et de broc, les poupées sont cependant très expressive, parvenant, à travers leur yeux globuleux à nous transmettre leurs émotions.

Au final, Numéro 9 est un très bon film d’animation parvenant à captiver le spectateur grâce à sa qualité visuelle, son action omniprésente et son expressivité débordante. Un film qui plaira à un large public et pas seulement aux plus jeunes du fait de son univers noir et apocalyptique. Quel plaisir de voir un film si innovant et créatif, sortant si facilement des sentiers battus; une vraie réussite.