N()MPHOMANIAC : VOLUME 1 ET 2 (ou Charlotte au plus profond d'elle-même)

Nymph()maniac est bien loin d’être un film de cul, où tu ne verras que des plans à trois … Ce n’est pas non plus une oeuvre tirée de 50 shades of Grey, loin de là … Même si il y a des plans à trois, des fouets et bien d’autres choses, qui correspondent sûrement à tes fantasmes les plus fous … Nymph()maniac est bien plus que cela …Et on est deux ici pour t’en dévoiler davantage.

Joe : « Puisque vous parliez d’appât, j’ai découvert ma chatte quand j’avais deux ans. »

Rassures-toi, ça commence pas aussi fort … Le corps d’une femme, la tête ensanglantée, est allongé sur les pavés froids au fond d’une impasse … Tu sens ce froid par l’image sombre, glaciale, qui t’est présentée … L’ambiance sonore est mécanique, industrielle … Un vieux monsieur s’approche de la jeune femme … Il a cette image paternelle : il veut l’aider, l’emmène chez lui, lui propose de manger, de la soigner et finalement de l’écouter … Elle le met en garde … Il a tout son temps …

Joe : « Va falloir que je vous raconte toute l’histoire et ça va être long et moral, j’en ai bien peur. »

Joe va se raconter, l’homme va philosopher et cette discussion dichotomique va te faire osciller entre sa vie à elle, qui comme tu t’en doutes tourne autour du sexe, et les éléments d’interprétations de l’homme, qui viendront contrebalancer la dureté des propos de Joe et les images, qui y sont associées …

On pourrait déblatérer ensemble des heures et des heures des différents thèmes abordés dans ce diptyque : qu’est-ce qui est moral ? Quelle est la place du pêché dans la croyance ? Quelle est la place du sexe dans notre société ? La nymphomanie, est-ce une maladie ou juste une façon d’aimer, de s’aimer ? Ou encore sur le pourquoi des parenthèses à la place du « O » dans le titre : l’œil de Sauron, la vulve de Charlotte ou juste un effet design, parce que c’est hype ?

Mais plutôt que les discours où on finira par se la mesurer, je te propose de prendre le temps de mater ce film, d’apprécier la qualité de la photographie, de la bande sonore, qui nous plonge dans une ambiance particulière, propre aux films de Lars von Trier.