On ne prend pas les mêmes et on recommence, ou presque. Deuxième et dernier volet pour les aventures de Joe, femme nymphomane qui narre son histoire à Seligman. Cette femme va-t-elle à nouveau pouvoir connaître l’orgasme ? Comment sa vie a-t-elle évoluée ? Ses troubles sexuels se sont-ils atténués ? Suspense…

Suite à des œuvres comme Dancer in the Dark ou Melancholia, Lars Von Trier dresse un nouveau portrait complexe de la femme qu’il met face à l’adversité. Après la cécité ou la fin du monde, le danois créé ici un personnage prisonnier de son corps et victime d’une société qui n’est pas prête à accepter ses failles. Le rapport à l’homme dans ce deuxième volume est certainement plus visible que dans le précédent. En effet, nous n’aurions pas la même image de cette nymphomane si c’était un individu mâle qui était dans cette position. Pourquoi alors sommes-nous plus pudiques et choqués de la sexualité féminine ?

Nymphomaniac a un souci de rythme, alors peut-être est-ce dû à la censure, ou bien est-ce un problème de construction narrative. Quoi qu’il en soit, cette œuvre est lente et passe trop de temps sur certains chapitres (Jamie Bell), ou fait des transitions parfois trop abruptes (enchaînement avec Willem Dafoe). Avec ce sens du récit pas toujours fluide, on se demande également pourquoi le réalisateur a voulu changer les actrices à partir d’un certain moment de l’histoire, perturbant le spectateur et rendant le film décousu.

Définitivement, Joe est l’opposée totale de Seligman. Quand elle n’appréhende son existence que par l’instinct, ce dernier ne saisit pas les pulsions de la chair et se réfugie dans l’intellectualisme. Dommage qu’il agisse finalement de cette manière, rendant la fin peu compréhensible même si l’on connait le cinéaste et son penchant pour la destruction. Grâce aux dialogues et à l’écoute d’un ami, cette femme, malade, est sur la voie de la guérison et va peut-être pouvoir se reconstruire. Mais comme tout le monde sait, les histoires de Trier se finissent mal, en général…
Hugo_Harnois_Kr
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le 6 févr. 2014

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Hugo Harnois

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