12 ans après les dernières aventures brésiliennes de notre Hubert Bonisseur de La Bath national, Jean Dujardin et le scénariste Jean-François Halin rempilent, tandis que Michel Hazanavicius cède sa place à Nicolas Bedos pour ce 3e volet se situant cette fois-ci en 1981, sous l'ère Valéry Giscard d'Estaing.


Dujardin reste toujours impeccable dans la peau de cet agent secret con et paternaliste, et la mise en scène classieuse et soignée de Bedos rappelle les James Bond de la période Roger Moore, du générique d'ouverture à la caractérisation de certains personnages du film.


Tout semble être là pour nous faire passer un très bon moment...et pourtant, quelque chose coince.


Et c'est du côté du scénario que provient le problème : OSS 117 est ici envoyé en Afrique pour aider un dictateur à mater la rébellion qui s'organise autour de lui, tout en devant faire équipe avec l'agent OSS 1001 (un Pierre Niney convaincant), une nouvelle recrue physiquement plus performante que lui et en phase avec le monde actuel.


Le récit de cette nouvelle mission s'avère laborieuse (on reste bloqué dans un hôtel durant une grande partie du film, avec des gags parfois redondants et pas toujours très inspirés) et impacte considérablement le rythme de ce film de presque 2 heures, allant jusqu'à s'achever par un rebondissement final qui aurait pu être surprenamment absurde, mais qui tombe à plat.


La caractérisation d'OSS 117 semble elle aussi en être impacté en partie, et ce malgré la bêtise et le flegme exquis de Dujardin : dépassé par le monde qui l'entoure et qui a avancé sans lui, l'espion semble devoir cette fois-ci rentrer dans le moule de la société, jusqu'à s'excuser suite à certaines remarques qu'il a pu faire. Certes, certaines répliques bien senties et imprévisibles font toujours mouche, mais les faits sont là : Hubert s'est assagi. Et c'est bien tout le contraire qui faisait le sel (et la réussite) des 2 précédentes aventures.


Bref, un "OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire" en demi-teinte, bien mis en scène et interprété, mais manquant d'inventivité et d'une certaine subtilité dans l'humour, ainsi que d'un scénario avec une trame solide et un véritable sens du rythme.


Une 3e mission gentiment impertinente qui prête à sourire, mais jamais vraiment à rire. Et dont on ne retient finalement pas grand-chose suite au visionnage, contrairement à ses 2 aînés. Et c'est bien dommage.

Raphoucinévore
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le 17 août 2021

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Raphoucinévore

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