Point de déception devant ce troisième volet puisque celle-ci était née dès l’annonce d’un Nicolas Bedos aux commandes, dont j’avais détesté Monsieur et madame Adelman ainsi que La belle époque.


     Ainsi le film ne déçoit pas. Il assure le rythme, nous offre de retrouver la plume de Jean François Halin et le personnage d’Hubert Bonnisseur de La Bath. On est apparemment en terrain connu, on est bien.


     Pourtant quelque chose s’est bien cassée. Quelque chose qui a sans doute à voir avec un certain mépris pour le spectateur. Hubert est toujours cet imbécile heureux, mais Bedos n’omet pas de le rappeler, par un gag de trop, une réplique de trop, un personnage de trop, systématiquement comme s’il s’excusait de son irrévérence ; Le monologue de son compère avant l’épisode du crocodile est à l’image de cette lourdeur. Quant à l’homosexualité refoulée d’Hubert elle était mieux tenue dans les deux premiers, là on force le trait en permanence. Même chose sur le gag de la panne sexuelle.


     Ainsi les contrepoids d’Hubert sont moins des figures antagonistes et libres (rendez-nous Larmina, Gerhard Moeller, Dolores ou Heinrich) que de purs faire-valoir du personnage principal, sans relief et fonctionnels, un comble puisqu’il s’agit d’affubler OSS 117 d’un partenaire, OSS 1001 aka Pierre Niney – Idée intéressante sur le papier tant le genre du buddy movie était florissant (notamment via les comédies de Veber) à cette époque ; Mais le résultat de ce tandem est très décevant.


     La mise en scène elle-même est moins fringante : Plus virtuose (à l’image du plan-séquence d’ouverture m’as-tu-vu) mais plus consensuelle. Et l’image est moche.


     Le film est par ailleurs moins séduisant du point de vue de l’écriture tant il ne fait qu’appuyer sur le vieillissement d’Hubert (Le récit se déroule juste avant l’arrivée de Mitterrand au pouvoir) et ainsi de sa mise en situation : Bedos copie James Bond (le générique l’annonce clairement) mais choisit le kitch de ceux des années 80, évidemment.


     La seule idée plutôt réussie c’est de voir Hubert tenter de se contenir, parce qu’on lui a dit que les africains étaient susceptibles. Ça occasionne une bêtise supplémentaire dans sa retenue, c’est très drôle et Dujardin sait incarner cela à merveille.


     Bref c’est pas terrible, mais je n’ai pas passé un mauvais moment, loin de là. Faut juste pas le comparer aux deux précédents.

JanosValuska
5
Écrit par

Créée

le 30 sept. 2021

Critique lue 416 fois

7 j'aime

1 commentaire

JanosValuska

Écrit par

Critique lue 416 fois

7
1

D'autres avis sur OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire

OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire
Grimault_
3

Le temps béni des colonies

Faire une suite à un diptyque désormais culte a tout du projet casse-gueule. D’autant que Michel Hazanavicius est parti et que c’est Nicolas Bedos aux commandes. Certes, ce dernier a fait ses preuves...

le 4 août 2021

120 j'aime

20

OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire
Moizi
4

Cette fois il se contient ! (ça tourne mal)

Je ne sais pas trop quoi penser de ce troisième volet d'OSS 117... les deux précédents étaient les seuls films de Michel Hazabidus que j'aimais bien et la reprise de la franchise sans lui, avec un...

le 7 août 2021

81 j'aime

1

Du même critique

Titane
JanosValuska
5

The messy demon.

Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit  parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...

le 24 juil. 2021

31 j'aime

5

La Maison des bois
JanosValuska
10

My childhood.

J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...

le 21 nov. 2014

30 j'aime

4

Le Convoi de la peur
JanosValuska
10

Ensorcelés.

Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...

le 10 déc. 2013

27 j'aime

6