"OSS 117" est un exercice hautement périlleux, qui nous a laissés aussi admiratifs que peu convaincus. Admiratifs, parce que le film refuse la parodie facile - façon ZAZ ou Austin Powers - pour s'en tenir au pastiche et à la relecture post-moderniste (tiens, on peut penser à ce que Van Sant a fait avec "Psychose", l'humour en plus), au risque de n'être pas très drôle, hormis pour quelques cinéphiles un peu pervers. Peu convaincus, parce que ni le scénariste ni le réalisateur n'ont eu suffisamment de talent pour transcender leur postulat - plutôt intellectuel - de départ, pour en faire un vrai film, ou au moins le manifeste de quelque chose d'un peu consistant. On admire donc la finesse de la reconstitution de clichés à la fois surannés et plutôt rances (la laideur de la France est finalement assez justement décrite ici, et le contexte des rapports avec la société musulmane rendent le sujet pertinent), portés par un Dujardin subtilement entre beauferie et élégance, mais on s'ennuie largement quand même. [Critique écrite en 2006]