Ca part mal et ça termine bien
Je suis très partagée sur ce film. Il est blindé d'incohérences qui sont néanmoins, en partie, rattrapées par la seconde moitié de l'histoire. Si la fin justifie les moyens (héhé), elle n'explique cependant pas tout.
Il m'est toutefois assez difficile de vous en parler davantage sans gâcher tout ce qui sauve Oblibion d'une note négative. Ce film est plein de bonnes idées - téléphonées pour la plupart mais bonnes quand même - qui n'apparaissent malheureusement que tardivement.
Le début est assez classique : des méchants aliens - appelés ici "chacals" - ont détruit la lune avant d'envahir la Terre. Sur celle-ci, après la disparition du satellite, ça a tourné au bazar intégral, avec son lot de tremblements de terre et de tsunamis. Finalement, pour gagner la guerre contre les envahisseurs de l'espace, les humains ont utilisé la bombe atomique et ont ainsi irradié la seule planète sur laquelle ils pouvaient vivre. De fait, ceux qui ont survécu se sont exilés sur Titan - un des satellites de Jupiter - avec une zone de transit obligatoire par une énorme station orbitale : le Tétraèdre (ou Tate).
Là où on sort un peu plus des sentiers battus, c'est sur ce qui vient ensuite. Avant d'abandonner totalement notre bonne vieille Terre au profit de Titan, les Hommes ont construit des stations de pompage pour récupérer l'eau de mer, plus tard reconvertie en énergie. Sauf que voilà, les chacals prennent un malin plaisir à les détruire. Et c'est là que notre couple de héros intervient en étant momentanément installé sur Terre pour surveiller les stations et entretenir les droïdes qui les protègent. Voilà à peu près le pitch de départ.
Là où ça devient assez bancal, c'est sur cette histoire de radioactivité. Toute la Terre est censée l'être mais Jack Harper - Tom La Croisière - se balade tranquilou sans combi, sans ressentir le moindre effet secondaire. Par contre, son territoire est ceinturé d'une zone tellement irradiée que tu serais cramé avant même d'avoir le temps de dire : "m**de". Mais, à l'image du nuage de Tchernobyl arrêté à la frontière française pour cause de papiers non conformes, la radioactivité ne va pas au-delà de cette zone. Et si la suite pourrait en partie l'expliquer, ce n'est pas le cas (ça ne justifie en rien l'absence de port de protections par Jack, ni la parano de Victoria).
Bref, il y a ça puis toutes les incohérences du début, notamment celle-ci : Jack qui descend dans un trou béant en s'arrimant à sa bécane portable en Lego. L'engin doit peser 20 kg à tout péter et lui, 80. Je vous laisse deviner qui porte qui. De toute façon, cette corde ne lui sert à rien puisqu'il arrive à remonter sans. Vous pourrez aussi noter que, là où les chacals se font désintégrer par les droïdes, lui se prend juste un méchant coup dans le buffet. C'est normal, c'est le héros...
Tom qui nous la joue Wall-E à ramasser des plantes vertes sur une planète dévastée jusqu'au trognon, qui exprime son amour de façon très... plate, qui met quinze plombes à deviner qui est la fille dans ses souvenirs qu'il n'est pas censé avoir et à piger que les chacals ne le sont pas tant que ça. En vérité, je dois dire qu'on accroche assez peu aux personnages (et encore moins au couple Jack/Victoria). Pas parce que les acteurs jouent comme des tartelettes, mais plus parce qu'ils n'ont pas franchement d'histoire. Enfin, perso, leur sort m'a laissée assez indifférente.
La musique a un côté Jean-Michel Jarre particulier. Les effets spéciaux sont bons mais ils manquent parfois de cohérence (je refuse de monter dans son vaisseau qui a un potentiel nauséeux puissant), mais l'image est stable. Ce qui est un plus non négligeable à l'heure où la caméra flottante pour les films d'action est à l'honneur (et à l'horreur pour les spectateurs).
Et pourtant, malgré tout ces mauvais points, Oblivion récolte un six. Au début, j'étais plutôt partie sur un quatre puis, le scénario avançant, la bête a gratté quelques points supplémentaires. Néanmoins, la SF n'étant pas ma tasse de thé, j'ignore combien cette histoire est une redite d'autres œuvres cinématographiques. En conclusion, la note est généreuse à cause (ou grâce) à cette seconde moitié qui rehausse significativement le niveau.
Et puis, il y a Jaime Lannister en armure en plastique avec des plumes.