Stephen Sommers n’est pas un réalisateur qu’on pourrait qualifier de très prolifique. Néanmoins, il reste toujours dans une optique de proposer un divertissement pur et dur et force est de constater malgré ce qu’en disent beaucoup que de ce côté-là, il n’a jamais déçu. La Momie, G.I. Joe, Van Helsing, autant de titres décriés par beaucoup mais qui pourtant remplissent à 100% leur cahier des charges de film fun qu’on regarde le cerveau en mode OFF. Avec Odd Thomas, il adapte des livres de Dean Koontz en nous présentant un personnage ultra attachant, le tout dans un mélange des genres à la limite du fourre-tout mais au final ô combien réjouissant.

Habitué des budgets pharaoniques (175M $US pour G.I. Joe, 160M $US pour Van Helsing), Stephen Sommers revient ici à quelque chose de plus modeste, 27M $US (tout est relatif), mais pourtant Odd Thomas a connu de gros soucis de production, ayant plusieurs fois repoussé sa date de sortie, l’empêchant pour le coup de sortir dans de nombreux pays dont le notre dans lequel il reste encore aujourd’hui au stade de « Prochainement ». Pourtant son côté série B assumée pourrait faire de lui un bon petit direct to video efficace et intéresser tout un pan de cinéphiles ayant une certaine empathie avec le réalisateur depuis son très rigolo Un Cri dans l’Ocean (1998).
Il est certain qu’on est une fois de plus dans une histoire de quelqu’un pouvant voir les morts et qui va vouloir une fois de plus les aider à reposer en paix en résolvant les problèmes qu’ils ont eus de leur vivant. Seulement ici, le sujet est traité avec une légèreté bienvenue et un mélange des genres ultra digeste, et évitant les longues scènes où le héros découvre ses pouvoirs et passe la moitié du film à charmer une jeune fille. Ici, le très attachant personnage Odd Thomas connait déjà ses capacités et sa petite amie est déjà la fille de sa vie. Voilà qui va permettre de très rapidement aller à l’essentiel et de ne pas perdre une seconde. Divertissement à tout prix avec Sommers, souvenez vous.

Le gros point fort de Odd Thomas, ce sont sans aucun doute ses personnages ultra attachant, que ce soit le couple formé par les impeccables Anton Yelchin, qui joue le héros, et Addison Timlin, interprétant sa petite amie, que William Defoe tout simplement excellent dans son rôle de policier faisant une confiance aveugle aux « visions » de mort de Odd Thomas. Et s’ils sont si attachants, c’est sans doute grâce à la légèreté (dans le bon sens du terme) qui règne tout le long du film. On suit notre héros dans son enquête, sans vraiment se poser de questions, en passant par la comédie via des dialogues bien trouvés et des scènes parfois succulentes comme ces dialogues improbables entre nos deux tourtereaux, des scènes plus inquiétantes avec ces « bodachs » et leurs SFX très réussis, mais surtout le thriller avec un scénario plus intelligent qu’il n’y parait. L’histoire se construit tel un puzzle, nous renvoyant parfois en arrière dès qu’une nouvelle pièce est découverte et arrive à réellement nous surprendre jusqu’au plan final que personnellement je n’ai pas vu venir une seule seconde. Et quand un film nous surprend (positivement j’entends), il nous laisse généralement sur une bonne impression.

Odd Thomas est un pur produit de son réalisateur, bordélique mais pourtant tellement généreux, qui ne se prend jamais pour autre chose que ce qu’il n’est, à savoir une série B blindée de charme et sincère. Une vraie réussite, peut-être le meilleur film de son réalisateur. S’il vous plait Mr Sommers, contez nous vite la suite des aventures de Odd Thomas !
cherycok
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le 24 janv. 2014

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