Berlin. Aujourd’hui mais en noir et blanc (souci d'esthétisme + touche indé, t'inquiète!). Nico, un jeune homme de bonne famille (attention son père fait du golf) traine sa mélancolie et ses doutes dans la capitale allemande, le temps d’un jour et d’une nuit. Succession de rencontres douces-amères, à la fois drôles et acerbes, Oh Boy est avant tout le panorama désabusé d’une galerie de personnages bien sentis avant d’être une véritable introspection dans un spleen générationnel régulièrement abordé au cinéma ces dernières années. On pourra regretter ce côté suite de sketchs dont la seule structure narrative reste notre héros et une unité spatio-temporelle réduite (24 heures, une ville), mais chaque rencontre appelle finalement à saisir de plus en plus subtilement le malaise de ce berlinois d’une vingtaine d’années. On pense un peu à Oslo, 31 Août ou davantage encore à Dark Horse (le film danois de 2005, pas le dernier Solondz), en plus léger et jazzy (BO quatre étoiles).

Jan Ole Gerster distille une ironie rafraichissante sur son long-métrage, à l’exception peut-être (on aimera ou pas) de la fin où vient se confronter à cette errance désenchantée le spectre de la seconde guerre mondiale. Classic shit pour un film d’Outre-Rhin, dans une séquence émouvante mais presque trop attendue (ou du moins facile).

Oh Boy est donc à la fois une réussite incontestable, plastiquement étoffée (que ce soit au niveau de l’impeccable noir et blanc ou des nombreux détails bien trouvés), mais surtout la révélation à la fois d’un cinéaste et plus encore d’un acteur, Tom Schilling, remarquable d’un bout à l’autre (et il en est de même pour les seconds rôles, particulièrement celle qui incarne Julika). Il n’y a rien de foncièrement novateur dans tout ça, mais ça fait (vraiment) du bien, et il serait vraiment dommage de s'en priver.
oswaldwittower
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le 6 juin 2013

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