La belle et les bêtes
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La première chose qui m'a donné envie de voir Okja, c'est son affiche, simple et sombre, très attrayante. Le film qui en résulte n'est pas aussi sombre que je l'aurais imaginé. Il s'agit d'un drame avec ses moments de comédie, mais saupoudré également de fantastique.
L'histoire est explicitement critique envers la société de consommation et la maltraitance animale, il reflète une réalité à travers des images de synthèses. A ce compte-là, pourquoi ne pas parler d'un sujet réel ? Quitte à faire un film politiquement tourné du côté végan, autant montrer de véritables animaux, et non des cochons magiques.
Je suis moi-même végétarien, et je trouve un peu dommage et facile de montrer les industriels de la viande comme des gens qui sont à la fois bêtes et sans pitié, ne s'agenouillant que devant la rentabilité. S'il y a beaucoup de vrai dans le message de ce film, je suis sceptique quant à la forme que prend ce message.
Le film en lui-même est parfois enfantin. Les jeux des acteurs et l'humour sont assez burlesques, dans un film qui propose pourtant quelques scènes d'une forte intensité dramatique, appuyée par une puissante musique. Et je reconnais que, pour autant que je l'apprécie, Jake Gyllenhaal est franchement insupportable, et Paul Dano n'est clairement pas dans un de ses grands rôles. Ahn Seo-Hyun est cependant superbe, comme quoi, parfois un enfant peut resplendir au milieu d'un casting de premier choix.
Le film commençait vraiment bien, avec notamment une scène de course-poursuite frénétique malgré sa longueur, on est tenu en haleine et c'est lorsque le film prend définitivement parti politiquement que j'ai commencé à avoir peur de décrocher. Heureusement, les images fortes et le rythme soutenu de Bong Joon-ho m'ont tenu et le visionnage fût sympathique, même si je me désolé de la présence de certains clichés scénaristiques fades (comme le cochon doré).
J'ai globalement apprécié le film, mais je suis un peu déçu par la forme qu'il a pris, peut-être trop dans l'exagération, peut-être trop dans la facilité, je ne sens même pas une véritable volonté de bousculer, de pousser le public à se poser des questions. Je suis pourtant certain que l'intention était bonne.
Créée
le 26 oct. 2019
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