Okja
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Okja

film de Bong Joon-Ho (2017)

Voir le film

Une jolie fable écologique et pamphlétaire qui imprègne l’esprit en se révélant touchante et attacha

De découvrir « Okja » après le dernier film de Bong-Joon Ho, l’illustre « Parasite » et sa pluie de récompenses partout dans le monde l’an passé ainsi que son succès planétaire en salles, a une saveur particulière puisque cet auteur surdoué a su se fondre aussi bien dans le moule hollywoodien (on pense aussi à son « Snowpiercer ») que revenir dans son pays natal pour pondre un chef-d’œuvre incontestable. Les qualités de « Okja » avaient à l’époque étaient un peu mises de côté avec la polémique de sa présentation au Festival de Cannes (il a essuyé les plâtres en étant le premier film en compétition à ne pas sortir en salles) et le fait que de grands auteurs se tournent maintenant vers ce type de diffusion. De le visionner de manière neutre et à posteriori montre à quel point le cinéaste est à l’aise avec tous les sujets et se permet d’innover. Car du postulat à la mise en scène en passant par le fond, c’est un carton plein. Un film familial avec un véritable message engagé derrière qui s’avère compréhensible par tous mais aussi un moment d’évasion totale.


« Okja » tire à boulets rouges sur l’industrie agro-alimentaire (coucou Monsanto) et milite totalement pour la cause animale comme peu de films ont pu le faire par le passé. En créant un lien fort que le spectateur ressent entre cette petite fille et cet animal génétiquement créé, on pense à « E.T. ». On croit totalement à la relation entre les deux et le fait de choisir un cochon n’est pas anodin puisque c’est certainement l’animal le plus sale dans l’esprit des gens et également celui qui fait le plus d’argent dans l’industrie de la viande (avec la vache). En nous émouvant et nous attendrissant avec ce cochon nouvelle génération, le film parvient à nous mettre face à notre propre consommation de viande. Et face à ce que l’on ne voudrait pas savoir quand on se retrouve devant notre assiette. Et même si le message est plutôt martelé, il passe bien et nous fait vraiment réfléchir au point d’avoir envie de devenir végétarien (pour ceux qui ne le sont pas déjà). Et par petites touches, le film allume aussi sur les pratiques commerciales honteuses des grosses compagnies de ce type dont Mirando est une caricature à peine forcée. Pas sûr qu’en dehors de Netflix on aurait pu voir cela ailleurs.


Quant au déroulement du film en lui-même, on passe un agréable moment. C’est plutôt rythmé et coloré et quelques scènes spectaculaires et impeccablement chorégraphiées viennent nous divertir deux heures durant. C’est touchant et attachant et on se prend vraiment d’affection pour Minja et son cochon. De plus, les effets spéciaux de la créature sont impeccables et le fait de faire se dérouler l’histoire entre la nature, Séoul et New York nous fait voyager. En revanche, si Tilda Swinton nous livre encore une de ses prestations impériales dont elle a le secret avec une transformation remarquable dans un double rôle jubilatoire, Jake Gyllenhaal se pare quant à lui de ridicule dans son rôle. Il est en totale surchauffe et nous énerve plutôt qu’autre chose. « Okja » est une belle réussite, une fable écologique colorée qui n’oublie jamais la magie dont doivent se paraître ce genre de production et devrait être montré dans les écoles pour ses vertus pédagogiques et non démagogiques.


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JorikVesperhaven
7

Créée

le 14 oct. 2020

Critique lue 71 fois

Rémy Fiers

Écrit par

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