" Marcher dans le désert, marcher des journées entières "
Ces derniers temps, on assiste à une poussée des films sur les erreurs judiciaires ("Présumé coupable" notamment) pour l'année 2011), "Omar m'a tuer" revient, quant à lui, sur une affaire qui commence en 1991 quand Omar Raddad, jardinier, est arrêté par la police et condamné à la prison alors même qu'il ne comprend rien à ce qui lui arrive.
Le film revient donc sur cette arrestation mais surtout, en parallèle, sur la contre-enquête d'un écrivain de l'Académie française qui se prend de passion pour le procès bâclé d'Omar, alors même que sa vie est à mille lieux des préoccupations d'Omar, cet anonyme au calme déconcertant.
Le film, à l'aide d'une mise en scène efficace, revient sur les faits, et montre le piège dans lequel s'engouffre Omar, malgré lui car incapable de se défendre. Il est trop faible et surtout broyé par le système judiciaire.
Partant, dès le générique, du procès qui le condamne à la prison en 1994, le film, à l'aide de flash back (pas toujours réussis) revient sur les années qui précèdent le procès, l'arrestation brutale et l'enquête bâclée. Dans le présent du procès, il suit Denis Podalydès qui incarne l'écrivain. Le film oscille ainsi entre passé et présent de l'action tout en bifurquant vers la contre-enquête.
Si le film a le mérite de montrer les erreurs d'un système ainsi que de protéger et mettre en lumière les faibles, tout comme devrait le faire la société, il se borne beaucoup trop à un simple énoncé des faits, sans grande originalité. La contre-enquête est passionnante cependant puisqu'elle montre l'évidence avec une netteté époustouflante. Un peu trop évidente d'ailleurs. Le film est trop linéaire. Il manque la confrontation de points de vu qui permettrait au film de paraître moins borné, plus objectif. Il n'y a jamais qu'une vérité toute simple et c'est ce que le film a tendance à faire croire, même si l'assistante de l'écrivain fait conte pied en essayant de minimiser ses thèses, ses grandes idées et en tentant de comprendre celles des policiers. Mais sans plus, on ne saura rien de la véritable enquête qu'ils ont mené, ils sont montrés furtivement et caricaturés à souhait.
On aurait demandé un peu plus d'audace pour ce film qui va finalement trop simplement sur ce qu'il veut démontrer qui est bien plus complexe... Les interprètes sont justes mais, là encore, c'est une simple incarnation qui nous fait regretter un documentaire, l'apparition du vrai visage d'Omar à la fin du film, nous le fait sentir encore plus vivement ...