En 1932, la Grande Dépression américaine engendre la création d’un spectacle inédit, le Marathon de la Danse. Le concours consiste à faire danser jusqu’à épuisement des dizaines de couples, à l’exercice entrecoupé de solos et même d’épisodes de marches forcées, avec de courtes pauses, siestes, douches et repas, élaborant ainsi une torture lente jusqu’à écroulement des participants, ce qui pouvait prendre entre un mois et demi et deux mois.
Le film dénonce le public qui s’offre un spectacle malsain de voyeurs sadiques stimulé par leur propre vide matériel et moral. Il est également précurseur quand il montre les organisateurs pervers, mercantiles et malhonnêtes, dont l’imagination invente chaque jour de nouvelles variantes cruelles, spectaculaires et lucratives pour égayer leur cirque, et rendre dindons jusqu’aux illusoires vainqueurs eux-mêmes. Et il dévoile enfin les pathétiques candidats, eux-mêmes prêts à tout pour gagner le prix du concours, quitte à se vendre et à s’oublier.
La perdition humaine et la cruauté engendrée par la misère, et exploitée par une industrie odieuse et mercantile du spectacle, se trouvent annoncées dans ce film de 1969, à propos d’un esprit qui déjà présent au début du 20ème siècle, mais qui remonte sans doute dans la nuit des temps.

etiosoko
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le 14 oct. 2016

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