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A la simple évocation du titre, la première interrogation facétieuse qui peut émerger est la suivante : c'est quoi ce nom pourri ? Certains se sont fait appeler Superman, Deadpool ou encore Kick Ass. Avoir un nom débile, est-ce suffisant pour dresser le portrait concret d'un super-héros ? Ça tombe bien puisque Jeeg Robot (c'est quand même pas avec un nom pareil que le mec il va choper de la nana) ne se repose pas que sur une telle dénomination, c'est également un super héros atypique. A la différence de ces derniers, pas de slip ringard ni de costumes particuliers pour Jeeg Robot qui pourtant, marque sa différence par son originalité. Dénomination insolite pour un film qui ne l'est pas moins !


Premier film pour Gabriele Mainetti qui nous conte l'histoire d'Enzo, voyou sans amis ni attache qui cherche juste à réaliser des braquages pour remplir son frigo de yaourts. A la différence des héros de Marvel ou encore ceux de dessins animés, Jeeg Robot nous surprend par son originalité. A Rome, Enzo est inscrit dans un univers où le terrorisme règne et où une guerre des gangs fait rage. La surprise émane de par le décalage entre la rudesse des mafias, la beauté italienne des rues pavées de Rome et surtout des personnages folkloriques. Pinocchio, Gros Marcel, Sperme sont autant de surnoms exubérants qui ne collent absolument pas à la peau de leurs interprètes comme ce Minus qui est une véritable armoire. Des armoires, Jean Robot en déplace. C'est un malade, un vrai fada qui va utiliser ses pouvoirs extraordinaires comme un mec ordinaire. Il ne vole pas (à proprement dit), il n'est ni capable de se dupliquer ni de se téléporter. Un super-héros agissant comme le commun des mortels qui ne souhaite pas s'ériger comme le sauveur du monde. Jeeg Robot pourrait être le personnage le plus carnavalesque de cette histoire mais il en est rien ; Alessia et Fabio dit « Le Gitan » sont encore plus délirants et le mélange entre les trois nous proposent des situations loufoques qui nous affectent et nous font rire. Comédie, action, science-fiction, cela peut faire beaucoup mais l'ironie et le second degré omniprésents permettent un excellent cocktail !


Difficile de prédire si ce film attirera un large public en France. Assumant son propos, G.Mainetti insuffle un vent de fraîcheur au Festival Premiers Plans par son côté décalé. Certes, Jeeg Robot est un film violent. Certaines situations sont, sans doute, un peu trop clichées et trop prévisibles ; d'autres sont novatrices et font rire. La prise de tête n'est pas admise par le réalisateur. Artiste à suivre, Mainetti est dotée d'une patte originale et folklorique ! Il rappellerait même un certains Tarantino pour les fans de Kill Bill.

thomaspouteau
8
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le 22 janv. 2017

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thomaspouteau

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