Le Gitan, le Gitan, que tu ne connais pas!
Au milieu de la déferlante de super-héros américains, Jeeg Robot fait figure d’outsider rafraîchissant tout en s’inscrivant parfaitement dans la mythologie du genre. Peut-être un peu trop parfois.
Jeeg Robot brasse diverses influences sans pour autant qu’elles parasitent la narration car il s’appuie sur des personnages bien caractérisés et attachants : Que ce soit le héros, Enzo ; un homme désabusé et misanthrope; Alessia ; jeune fille instable mais ayant foi en l’imaginaire qui jouera à la fois le rôle de mentor et d’amoureuse ; le méchant de service ; le gitan ; guidé par son besoin de reconnaissance absolu. Le gitan reste d'ailleurs le personnage le plus intéressant du long-métrage. Obnubilé par le nombre de clics d’une vidéo, prêt à tous pour faire le buzz, en recherche perpétuelle de célébrité et de gloire. Bref un méchant aux motivations actuelles, reflet à peine exagéré des pauvres ambitions de la télé-réalité et de certains youtubeurs.
Gabriele Mainetti aime sa ville. Dans Jeeg Robot Rome est incroyablement cinégénique.
La mise en scène ample et dynamique n’envie rien aux productions américaines.
Manque juste le faisceau lumineux typique qui tombe du ciel, les destruction de bâtiments ou les explosions feux d’artifices pétées de CGI qui commencent à nous les briser gentiment. Du coup on ne s’en fout cordialement. La musique, composée par le réalisateur, achève de créer une oeuvre cohérente et structuré car si chaque morceau semble être issue du répertoire pop italien, il raconte quelque chose en lien avec le film ou l’intériorité des personnages.
Toutefois si « On l’appelle Jeeg Robot » se laisse suivre avec plaisir et appelle clairement une suite, il arrive après des oeuvres comme Incassable, Kick Ass, Super, la série Misfits ou plus récemment Logan. Et malheureusement sa construction impeccable et très respectueuse de la mythologie super héroïque (Accident, découverte des pouvoirs, apprentissage, culpabilité, responsabilité, némésis à combattre) l’empêche de devenir le grand film qui brise allégrement les codes du genre pour les réinventer. Cela ne l’empêche pas d’être un grand film de super-héros européen et c’est déjà beaucoup.
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