Pour une paire de baffe...
Bah, le fameux duo Bud Spencer et Terrence Hill, qui a écumé les années 70, prend sa source quelque part par là...entre deux claques bien assenées et des regards de cabotins émérites. On l'appelle Trinita est un divertissement de dimanche soir bien vieillot, à la fois suffisamment poussiéreux pour se flatter d'un "petit air culte", et assez généreux pour se complaire encore aux yeux du grand public. Mais bon...Trinita, ça casse pas trois clous à un canard en fait. C'est que bon, vous me direz, les italiens ont ça, nous on a la Soupe au choux...non c'est vrai, c'est culturel, et c'est que ça réussit même à franchir les frontières, ce genre de vilaines petites choses discutables (mon dieu). Trinita c'est deux personnages simplifiés à l'extrême qui se complaisent dans une série de gags plutôt mous, enchaînés sur un rythme trop "cooool attitude" pour parvenir à nous tirer de notre demi-sommeil profond, et des baffes en pagailles. Bah ouais, c'est ça la révolution Trinita : les bouffes qu'on s'échange dans la joie et la bonne humeur. Et au final bye le flingue, on oublie les origines spaghettis pour s'égayer dans une mascarade finale rappelant de loin (mais alors, de très loin), les petites bastons de tonton John Ford dispachée ça et là dans ses grands films comme She Wore A Yellow Ribborn ou Rio Grande. C'est poilant (si vous avez le rire facile), c'est assez distrayant dans la plupart des cas, et c'est immédiatement oubliable. Le travail de mise en scène restant classique à souhait (plans fluides, c'est tout de même déjà ça ; format large rempli de maisons mexicaines et de vertes vallées déjà vues et revues cent fois, ajoutez à cela des peintures de studio trrrrès visibles ; le tout emballé dans une photographie...disons inexistante), on n'en retient rien du tout, les répliques manquant de délire déjanté, on s'en fou dès les premières minutes (limite celles de Transformers 4 m'ont davantage fait rire, tant elles poussent à fond le degré zéro), et les acteurs nous font de la comédie revue et archi-revue sans qu'aucun se distingue par le moindre tact....Quant à la musique, c'est un joli massacre du Django de Luis Bacalov pour se fendre la gueule. Bref il est sympatoche le premier Trinita, mais pas suffisamment excessif dans sa nullité pour nous faire vivre un grand moment de ciné-nanar, pas suffisamment bon pour qu'il nous captive un seul instant (le baffes, hein, me direz vous....).