HPG n'est vraiment pas un mec comme les autres. Quand il décide de faire une thérapie, il ne se contente pas d'aller chez le psy, il en fait un film et invite qui voudra à être le témoin de ses psychoses, ses peurs, ses espoirs, ses angoisses... 20 ans à "faire la pute" dans le porno comme il dit, à être à poil tout le temps mais sans que quiconque s'intéresse à ce qui cache derrière la bite, 20 ans à chercher comment exister, à se perdre dans l'excès et à l'aube de la quarantaine, comme un éclair de lucidité "la vie ne peut pas se limiter à ça".
Exhibitionniste, branleur (au sens propre) frénétique, mégalomane, narcissique, insupportable mais terriblement attachant et intelligent, voilà qui semble être HPG. Il ne s'épargne pas dans ce film, livrant sa médiocrité, la faisant exploser au visage de ceux qui ont le malheur (?) d'avoir à le côtoyer dans ses envies de reconversion dans le cinéma traditionnel. Il se lance dans une quête de la modération, état d'esprit dont il ignore tout et dans lequel il espère trouver le salut. Mais les mauvaises habitudes ont la vie dure, les démons ne déménagent pas du jour au lendemain et font remonter le pire.
Tour à tour agressif, suppliant, brisé ou flamboyant, HPG s'agite. Pas vainement, il arrive à se faire violence... Il choisit d'ailleurs de mettre une explication à ses troubles, à sa frustration de ne pas être "comme tout le monde" et les limites que ça lui impose pour être comédien dans la bouche d'un réalisateur partagé (comme les autres personnages) entre pitié et exaspération. Il y a d'ailleurs de belles discussions sur la comédie, l'implication de l'acteur dans son interprétation et la direction d'acteur.
Même quand le film prend des tournures plus surréalistes, presque absurdes, HPG tient la barre (non promis c'était pas fait exprès). Peu importe que certains des comédiens qui lui donnent la réplique en fassent trop, soient grotesques ou que la situation ne tienne pas la route, l'excès véhiculé en permanence par HPG permet de le rattacher au réel, on imagine très bien le comédien se retrouver dans des situations incroyables à cause de son goût pour les expériences.
Et il "joue" bien. Enfin, il restitue bien ce qu'il cherche à montrer, évite de se vautrer dans le pathos, fait preuve de plus de subtilités que ceux qui connaissent sa première carrière l'en aurait cru capable. C'est ce qui fait que le film m'a plu d'ailleurs : à aucun moment cette première vraie mise à nu est emprunte de sincérité, HPG sait où il va et par quel chemin et il est prêt à aller au bout du voyage, quitte à s'abîmer en route.
Très agréablement surpris.
NicoBax
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le 13 mars 2011

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NicoBax

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