On a l'habitude de décrire le travail de Kusturica comme un chaos méticuleusement organisé. Après la vision de ce film, je pense que cette description vaut pour ce film et non pour ses précédents.
On y retrouve tous les éléments de Kusturica. L'amour, la guerre, la musique balkanique, la fête, le mariage, les animaux comme symboles.
L'amour est fade, la guerre quelconque, la musique moins entraînante, la fête moins folle, les animaux moins libres.


Le héros, joué par Kusturica lui même, transporte tous les jours le lait produit par ce qui sera les femmes de sa vie et les soldats en guerre. Il est le lien entre l'amour et la guerre, entre les deux il y a un serpent symbole de la prudence.Il faut donc être prudent si on veut conjuguer les deux.


La beauté des paysages très présents et l'esthétisme de la lumière et des couleurs sauvent le film.
Les personnages ne sont pas du tout développés, on ne croît pas à l'amour des personnages, on aurait aimé y retrouver celui de "la vie est un miracle" où la scène de la cascade y était très réussie, par exemple, alors qu'ici complètement raté.
Les personnages kusturiciens sont souvent faussement naïf, là ils sont juste naîfs ou pas grand chose.


C'est peut être un film rétrospection pour Kusturica qui semble t-il n'arrive pas à sortir son esprit de cette guerre désastreuse. Il n'arrive pas à passer à autre chose ou de la filmer autrement et peut être que ça l'embête.
Les personnages sont ratés car il ne sont que prétextes pour servir un propos plus général. L'amour de l'idée d'une yougoslavie joyeuse représenté par Nevesta a été stoppée par la guerre, les perversions et la trahison de l'occident. Et la seule issue est sa mort même avec l'aide de la nature ou les animaux.


Je suis un fan de Kusturica, j'ai quand même aimé le film.

TitoCasalibre
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le 1 juin 2020

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Tito Casalibre

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