Je suis sortie de la séance en ne sachant que penser... Avais-je aimé ou pas ? Mais ce n'était pas simple. C'était plutôt des briques de lego de couleurs différentes qui s'emboîtaient (je parle en paraboles mes frères...).
J'ai donc attendu avant de vraiment poser un avis.
Ce que j'ai aimé :
- Le duo, l'acteur et sa doublure cascade. Leonardo Di Caprio et Brad Pitt sont complices à un tel niveau qu'on y croit, c'est obligé. Les deux jouent à la perfection avec un petit + pour Di Caprio qui campe un acteur hyper fragile, un gosse, dépassé, déprimé, alcoolique... et très drôle, qu'on ne peut qu'adorer. Les deux acteurs nous prennent direct dans leur camp. On est avec eux. Définitivement.
- L'esthétique : tout est soigné, la lumière, les couleurs, la musique, les décors, etc... C'est un voyage dans le temps tellement naturel qu'on s'y plonge sans difficulté. (période chérie de Tarantino de toute façon, où l'on fumait partout, buvait partout, bais..... partout, on se battait facilement mais avec panache, on conduisait comme des c... sans ceinture,... Une période un brin rêvée mais qui fait du bien aux yeux et aux oreilles).
- Des passages : oui certains passages sont très agréables, drôles, marquants, à suspens... On s'en souvient. On appréciera de les revoir, c'est certain. Mention spéciale pour l'échange musclée entre Brad Pitt et Bruce Lee, désopilante, aussi pour la fin humoristique où Tarantino se rattrape du manque de sang durant tout le film (j'ai énormément ri malgré la violence finale, Di Caprio dans le registre comique colle vraiment bien !).
- Les références à la vraie histoire du cinéma et des peoples : pour apprécier ce point il va falloir s'y connaître, sinon on passera à côté et on s'attachera beaucoup moins aux personnages : Sharon Tate et sa fin tragique (jamais explicitée clairement mais qu'il faut connaître pour apprécier le film), la secte de Charles Manson (idem), toutes les séries et les personnalités de l'époque...
Ce que j'ai moins aimé :
C'est difficile. Mais je dirais que le film souffre de longueurs, d'un rythme irregulier... L'impression aussi d'un collage de scènes cultes entre elles qui ne forment un ensemble qu'une fois le film terminé... Ça peut donc "user" la patience du spectateur pendant le visionnage.
L'impression est donc étrange. Comme pour Pulp Fiction, il reste des flashs, des morceaux savoureux, mais un sentiment flou comme quand on se réveille d'une nuit de libations extrêmes... Un peu dans le coltar...
De toute façon, le personnage incarné par Di Caprio résume bien l'état dans lequel on sort de ce film, et de toute façon l'état dans lequel tout un chacun est dans ce monde : toujours perdu, assis sur un grand huit émotionnel, tributaire du bon vouloir des autres, toujours à la ramasse mais qui fait tout pour ne pas s'étaler, et ahuri comme un enfant quand le sort nous ouvre enfin une porte... Et, quoi qu'il arrive, immanquablement victime et passif.
Alors Once upon a time in Hollywood... Un conte de fée ? (la fin tragique attendue n'arrivera pas ici). Un mélodrame pessimiste ? Une fable sur l'inconstance de l'existence ?
Ben tout ça en fait. Mais avec humour... et du sang qui gicle à la fin.