Ah cette scène qui commençait avec Bruce Willis montant dans sa vieille Honda, allumant la radio et chantonnant "Flowers on the wall" au volant jusqu'à ce qu'il laisse poliment traverser quelques piétons parmi lesquels un grand noir au crane rasé attire l'attention. La maestria du moment fût qu'on partagea intégralement le sentiment de déjà vu du personnage (puisqu'on avait seulement vu Marcellus Wallace de dos jusqu'ici), nous immergeant avec lui à la découverte de l'envers du décor salace d'une boutique de bric à brac situé à deux pas d'Hollywood bld.

Je me souviens encore de l'émotion d'alors, quand on entendit ces cris derrière la porte et que le temps durait, durait et durait encore, je me demandais ce qu'il pouvait bien se passer derrière, tout en ayant une idée précise mais n'osant pas imaginer qu'il fut possible de montrer un truc aussi gonflé au cinéma. Et ce fut gonflé, poilant, tordant, mais le gros caïd de la pègre était bien en train de se faire monter, arçonné de travers sur un cheval dédié à la selle.

A mes yeux, ce film, avec ce passage en particulier, forme le pinacle de la carrière de Tarantino bien trop tôt dans sa carrière. C'est bien la seule chose que j'ai eu à dire dans ma critique le concernant sur SC, mais cette reflexion m'est apparut bien avant Jackie Brown, Pulp Fiction était trop parfait. L'étalon sera toujours trop haut pour les films suivant et presque trente ans après, je me tiens à ce raisonnement, non pas par conservatisme mais par simple constat.

D'ailleurs, je ne m'intéresse quasiment plus à l'actualité de l'auteur depuis Boulevard de la mort, son humour sadique devenant toujours un peu plus lourd, les mêmes ressorts rebondissent de moins en moins. Du coup, il m'a fallut un tas de circonstances pour que je me déplace voir Once upon the time in ... Hollywood. Tout d'abord, l'effervescence sur SC, une séance en VO à 3 minutes de la maison en trottinette et un créneaux tiré un peu à l'arrache dans la petite famille. De ce dernier fait, la séance fut des plus idéales car je me suis installé dans mon siège 10 secondes avant le début du film.

Le moins qu'on puisse dire est que le début est des plus réjouissant, Leo et Brad sont à leur aise, Al Pacino est toujours impeccable et le bavardage à propos de l'univers des séries se révèle aussi intéressant qu'à l'époque de Mia Wallace.

Une fois la relation des deux protagonistes principaux installée, ils vont chacun passer la journée de leur coté pendant quasiment le reste du film, seule la mise en parallèle du quotidien de leur voisine, Sharon Tate viendra s'y insérer. Sans détour, moi qui apprécie très peu Di Caprio depuis sa maturité, j'ai bien aimé sa journée de tournage, son interprétation, les failles du personnage et ce qu'il en fait. N'empêche que l'intérêt de l'histoire tourne autour de la journée de Brad Pitt, resplendissant futur vieillard, dans laquelle se dessine le clash final et la justification de la présence de Mme Polanski. Alors, ça dure, ça dure et ça dure encore mais on est de plus en plus mal à l'aise de la tournure que le film prend. On n'ose imaginer la mise en scène du drame notable tout en se disant que ce serait extrêmement gonflé de montrer une telle chose au cinéma...

Alors, je ne vais pas spoiler. Juste dire que les presque trois heures sont passées très vite et que le film reste bien en tête le lendemain. En ça c'est une réussite. Concernant le jeu des références, je n'en ai pas trouvé, à part celle de Titanic. Rafraichissant non?

edit

Je reviens parler musique, car c'est bien dommage de ne pas en parler dans ce genre de film. Mention spéciale à la reprise de Mick Jagger du Out of Time des ... Rolling Stones. Aussi, coïncidence ou message subliminal, le Hush de Deep Purple déjà entendu dans le Bad Time at the Royale Hotel qui aborde un sujet similaire. Sinon, que des titres de l'année 69 et Tarantino arrive encore à me mettre à défaut, moi qui suis assez calé dans l'époque, je ne m'y retrouve pas dans la moitié. Mais bon, par exemple, Vanilla Fudge, c'est pas trop ma tasse de thé et la version de "keep me hangin' on " est pour ainsi dire très mollassonne, surtout pour illustrer le passage concerné. Bref, pour le reste le DJ est dans sa partie et est du coup très à l'aise.

Les plans voiture de Polanski = Blow up ?

Toshiba
8
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le 29 juin 2023

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