Courrier en réponse aux chroniques de l'émission de France Inter que vous retrouverez à ce lien : https://www.franceinter.fr/emissions/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-18-aout-2019
Cher Masque,
Pardonne-moi de réagir tardivement au sujet qui nous intéresse, mais ces réflexions me sont venues lors d'une nuit d'insomnie. J'ai été déçu par les critiques de certains de vos chroniqueurs, qui font pourtant la qualité de votre émission, sur le dernier film de Tarantino, l’un d’entre eux allant jusqu'à le qualifier de "moralement immonde". En effet, je trouve cela aussi peu à propos que l’avis de mon professeur d'histoire du cinéma à l'université qui considérait comme Lanzmann que La liste de Schindler était un film immoral car la rafle des juifs y était présentée de manière esthétique. Pour ma part, j’ai trouvé la fin de Once upon a time… in Hollywood très belle, comme le souhait enfantin d’un monde moins sombre. Et faut-il avoir l’esprit mal tourné pour penser à mal de la scène de Sharon Tate au cinéma ? Tarantino dit lui-même dans son interview à Télérama qu’il fait partie des cinéastes qui creusent toute leur carrière le même sillon et il y a plusieurs éléments dans ce film qui font écho aux précédents, mais je trouve au contraire qu’il a eu le courage d’essayer de faire quelque chose de différent, contrairement à Django pour le moins. La question que l’on s’est tous posés au bout d’une heure, qu’on l’ait aimé ou non, c’est-à-dire « où veut-il en venir ? » est la conséquence de cela. En effet, j’entends que certaines scènes ne servent à rien, mais est-ce qu’une scène doit forcément servir à l’intrigue ? Ne peut-elle avoir de valeur en soi ? A force de chercher l’utile, une œuvre peut perdre de son charme. Mais pour voir cela il faut avoir gardé une certaine naïveté.
Votre serviteur,
Un lecteur azerty