Comme d’habitude avec Tanrantino, c’est très divertissant, très beau, grâce à une prise de pose systématique, surexploitée au détriment du fond, bien que long, surtout vers la fin, avant que les sous-intrigues ne se recoupent en un final de violence jouissive. Un final, d’ailleurs, dont il y a beaucoup à dire. Il nous renseigne, il me semble, sur la pensée de fond de la Nation Américaine. On a trois hippies, qui, remplis d’idées libertaro-collectivistes, viennent prendre d’assaut la maison d’un acteur dont on dirait « qu’il a bien les pieds sur terre », mu qu’il est par l’ambition de voire sa carrière décoller. C’est un idéalisme collectiviste aux prises avec un réalisme individualiste, l’utopie égalisatrice contre le droit de propriété incluant le droit à la défense de celui-ci. Tarantino prend parti pour la propriété privée, ridiculisant ces pitoyables hippies et leurs idéaux satanico-collectivistes, des toxicos fainéants, abrutis autant, si ce n’est plus, que les autres, par la télévision. De ce côté-ci de l’Atlantique, le point de vue eût été différent…. On aurait eu droit à une apologie de ces crottes, représentées en martyrs fascistement exécutées par des réactionnaires refusant la marche forcée de l’Histoire. Tarantino : cinéaste de l’Amérique.