Once Upon a Time... in Hollywood par Christine Deschamps

Tarantino, il est un peu comme Almodovar : un coup pas mal un coup à pleurer. Mais toujours un peu de pas mal dans le à pleurer et vice versa. Dans sa filmo, j'ai détesté cordialement quelques films (Boulevard machin chouette, là...) et plutôt bien aimé certains autres (Inglorious Basterds, par exemple, mais aussi Django). D'autres m'auraient plu si je n'avais pas détesté certaines scènes (Pulp Fiction) et d'autres encore m'ont hautement agacée même s'il faut bien avouer que des séquences méritent d'être sauvées (Kill Bill). Bref, difficile d'avoir une opinion un peu tranchée. Le gars est très doué et clivant. Ben ce film-là, c'est pareil : ça flirte avec le génie à certains moments (la scène du ranch aux hippies) et ça dégage une odeur de charogne à d'autres (le massacre inévitable, exagéré à le rendre grand-guignolesque, mais je ne trouve pas ça drôle, j'y peux rien, j'aimerais bien me forcer pour vous être agréable, mais non, c'est mort, ça fait 20 ans que j'échoue, c'est officiel, la violence et moi, on s'aime pas). Comme d'habs, la bande-son est top, les numéros d'acteurs d'anthologie, quelques dialogues spirituels, et on passe un temps fou à s'enquiquiner à mort pour mériter tout ça. Ici, on peut quand même se consoler à chaque plan avec Brad Pitt et Leo DiCaprio, que j'aime bien. Jusqu'à ce qu'on s'en prenne plein la tête et qu'on se mette à regretter le temps où on s'enquiquinait à mort. Tarantino, quoi. J'ai vu le documentaire sur ses 8 premiers films il y a peu, et je suis prête à concéder que le type est souvent génial. Sauf qu'il raconte la plupart du temps des histoires qui ne m'intéressent plus depuis plusieurs décennies. Par exemple, là, sa lubie de réécrire la fin tragique de Sharon Tate... non, mais, sérieux, ça me fait un peu l'effet du gouvernement de Pétain proclamant que la coopération avec le Reisch s'est avérée fructueuse, à l'analyse... Quand tu t'es pris ta violence dans le meufion par un retour de porte bien senti, je trouve que t'as mauvaise grâce à raconter à tout le monde dans les repas de famille des 30 années suivantes comment t'as maté la porté. Même si tu t'arranges pour faire passer ton histoire de nez cassé pour une épopée grecque, avec des passages grandioses et une histoire d'amour frémissante : à la base, t'as voulu faire le malin tu t'es pris la porte. Je trouve que t'y gagnerais à l'admettre. Pis c'est tout.

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le 3 juil. 2020

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