Une mère. Son fils. Une soif de vengeance. Un flic sociopathe qui fait régner sa loi sanglante. Les bas fonds thaïlandais, dans l'ambiance sale et glauque des trafics et des p...tes. Tels sont les ingrédients, certes déroutants, de cette pure perle du septième art. Que dire? La photographie est somptueuse, annexée à une réalisation de toute beauté, enchaînant des plans ciselés avec la perfection maladive d'un artiste. Cette mise en scène impériale rappelle les plus grands, tels Cronenberg ou Kubrick. Oui, rien que ça... L'une des plus belles virtuosités, c'est que la violence physique (bien que diamétralement insoutenable) n'est entièrement que suggérée (car finalement jamais montrée), ceci pour laisser la plus grande place à l'ambiance et les ressentis psychologiques ; laisser place à cette violence psychologique des situations afin d'appuyer une atmosphère prenante et abyssalement fascinante... En fait, avec "Only God forgives", on pourrait se croire à l'âge d'or des films d'expérimentation des années 70 / 80, aussi étranges et sombres soient-ils. Voilà donc un bel ovni (comme diraient certains), pas mal incompris à sa sortie (car il faut peut-être aussi avoir une certaine envie pour se laisser porter par ce genre d'art plus contemplatif) mais qui, j'en suis sûr avec le temps, obtiendra son statut de diadème culte et deviendra sans mal un chef-d'oeuvre évident. Et merci Mr Refn !!