Only God Forgives par Olivier Bretagne

Les premières images font penser à un jeu vidéo sur le milieu. Sombre, rouge, des femmes objets, des combats, les symboles d'un monde interlope. Tout semble dangereux jusqu'à cette phrase de Jimmy "je vais aller voir du côté de l'enfer" et c'est parti pour un tour lent dans une descente aux enfers d'une famille pas bien sous tout rapport. Le fils ainé malsain viole et tue une mineur, la mère Cruela moderne avec longues boucles blondes laisse penser qu'elle entretient des rapports incestueux tout à fait normaux avec ses fils. Le cadet taiseux - Ryan Gosling -, peut être 10 phrases en tout dans le film, laisse poindre un sens de l'honneur et du ressentiment envers sa famille jusqu'à jouir d'enfoncer sa main dans le ventre éviscéré de sa mère comme il fait dans le sexe des putes.

Un monde parallèle filmé comme un documentaire sur la face malsaine et animale des hommes. Des cadrages splendides utilisant les portes qui donnent à voir des cartes postales sur la ville, Bangkok. Des jeux de reflets et d'ombre pour faire ressortir qu'il y a au moins deux êtres dans chacun des personnages. Des longs couloirs propres et sordides qui sont autant de passages vers un autre monde qu'on ne peut appeler que l'enfer. La maison du policier que l'on voir seulement à la lumière du jour comme un contre point à l'obscurité du monde qu'il combat. Il y a beaucoup de symboles dans ce film et ce sont surtout l'image, la musique et les sons qui jouent un rôle important d'explication de ce qui se passe dans l'histoire et en dessous. Les dialogues sont extrêmement rares quand le film n'est pas totalement un film muet.

Graphiquement c'est donc une réussite totale et certainement un objet de cinéma rare qui m'a enchanté.

Le film bien qu'il ne dure qu'une heure trente est tout de même lent voir long. C'est le choix de la narration qui en est la cause. On passe beaucoup de temps à ressentir les sentiments qui animent chaque personne que le rythme ne peut pas être débridé. Il faut savoir attendre.

Une vraie claque pour moi qui considère d'ores et déjà cela comme une grand film, un film marquant.