Après l'excellent Drive et le très mysterieux Valhalla Rising, Nicolas Winding Refn nous offre ici un film riche en couleurs, nous entraînant dans les quartiers les plus malfamés de Bangkok, entraînant avec lui des personnages dérengeants,montrant une histoire froide, contrastant avec ses magnifiques peintures de la citadelle thaïlandaise.


Julian, le héros, est incarné par Ryan Gosling toujours aussi classe et aussi bon dans ce rôle qui l'avait démarqué dans Drive: presque pas de dialogue mais un grand jeu d'acteur et du talent. Cela est cependant également un reproche à faire à Winding Refn : il a déja utilisé des personnages silencieux et très mystérieux dans Valhalla Rising et Drive. Cependant ce dernier se rattrape en offrant à Kristin Scott Thomas un rôle aussi détestable qu'admirable; le rôle de la mère de Julian qui le dénigre sans cesse. La scène du restaurant est la meilleure scène du film, il est en revanche regrettable de ne pas avoir creusé en profondeur la relation de ces deux êtres. Terminons le tour des acteurs avec Vithaya Pansringarm, l'ange de la vengeance, le dieu vengeur. Il n'offre pas une grande prestation mais son personnage est assez intéressant. Le titre du film lui est d'ailleurs dédié, c'est lui qui décide du sort des pêcheurs : le pardon ou le châtiment, Only God Forgives. Seul lui décide. L'enjeu du film repose sur la rédemption de Julian qui est en constamment en quête de justice et de besoin d'affection maternel. La scène du ventre, une fois comprise, est sublime.



Visuellement, c'est magnifique, splendide, sublime. Et oui, ce film est une pure merveille pour l'oeil. Ces couleures rougeâtres, sombres et rétros. Il est impossible de toutes les noter, il faudrait un second visionnage. Après une pure claque esthétique avec Drive et la magnifique photographie de Valhalla Rising, Winding Refn nous offre l'oeuvre la plus belle de sa carrière, de 2013 et personnellement, la plus belle photographie jamais vu. De ce point de vue, il faut le dire, cet homme est au sommet de son art.


Pourtant, et c'est bien là le défaut de Winding Refn, défaut beaucoup trop présent dans Valhalla Rising et contourné très intelligemment dans Drive : la lenteur. Car oui, c'est très lent, l'histoire est assez vide, les personnages parlent à peine et l'ennui se fait sentir. Il n'y a rien à approfondir sur cette partie, tout est dit, le film est trop lent et cela est son gros point faible, et celui du cinéaste également.


Que dire sur la musique, si ce n'est qu'elle était toujours parfaitement accordée à l'image, une est particulièrement réussie : Wanna Fight. De la musique rétro si chère à Winding Refn mélangée à un orgue, de quoi donner des frissons lors de la scène de combat entre Julian et l'Ange de la Vengeance.


Néanmoins ce film n'est clairement pas visionnable par tous ( très sanglant, et conseillé aux habitués du genre WR) et possède une atmosphère très étrange. Ce film l'est également, étrange.
8 serait trop élevé mais 7 ne l'est pas assez. Ce film est superbe mais sa lenteur le nuit tellement et ne donne pas envie de le revisionner.



Pourtant, ce film est sublime, il vaut d'être vu pour sa beauté.
corteccia
7
Écrit par

Créée

le 12 juin 2013

Critique lue 248 fois

Corteccia _

Écrit par

Critique lue 248 fois

D'autres avis sur Only God Forgives

Only God Forgives
real_folk_blues
8

Thaî, glande, et Ryan erre.

Only God Forgives n’est pas un bon film. N’allez pas croire que vous verrez Drive, pauvres naïfs. N’allez pas espérer que Fight Club se soit payé un lifting, pauvres consommateurs. Ne supputez point...

le 3 juin 2013

149 j'aime

32

Only God Forgives
Anyo
8

Le langage du silence

Le cinéma est un art Visuel et Auditif. Notre cher réalisateur Danois acquiesce et nous livre une oeuvre à la facture audio-visuelle irréprochable. "Only God Forgives" rejoint "Samsara" et "The...

Par

le 24 mai 2013

140 j'aime

11

Only God Forgives
Gand-Alf
6

... Et l'enfer le suivait.

Pour avoir une idée de mon expression dépitée à la sortie de ma séance de "Only god forgives", je vous invite à vous poster devant un miroir et de vous observez en train de diviser 1356, 876543 par...

le 24 mai 2013

138 j'aime

13

Du même critique

Il était une fois en Amérique
corteccia
8

Mourir au sommet.

Voilà, tout est dit dans le titre. Sergio Leone est mort au sommet de son art. Bien que cette oeuvre ne soit pas aussi phénoménale qu'Il était d'une fois dans l'Ouest, elle n'en reste pas moins un...

le 5 juin 2013

7 j'aime

Bronson
corteccia
8

What human being deserves that?

Un malade mental, un mec avec de gros problèmes nerveux ou un artiste; chacun sa vision. Tom Hardy, le talent à l'état pur, parfait pour ce rôle, jamais de fausses notes, à lui seul il occupe les 3/4...

le 16 sept. 2013

6 j'aime

Manhattan
corteccia
9

I'm confused boy

Quelle claque! Ca fait du bien... Une quatuor amoureux très compliqué mené par un Woody Allen très talentueux et la très charmante et talentueuse Diane Keaton. Une photographie en noir et blanc...

le 12 juil. 2013

4 j'aime

5