En sortant, j'ai vomi un peu de sang. Alors, Nicolas, mettons les points sur les i.
Drive?
J'avais adoré. Des tas de qualités, scénaristiques, réalisation, ambiance, b.o...
Un seul problème: trop violent à mon goût.
IMAGINER MA JOIE pendant Only God Forgives.
(en sortant, j'ai vomi un peu de sang...)
Alors, Nicolas, mettons les points sur les i.
Le succès de Drive a cautionné ton univers.
Tes choix esthétiques. Tes longs mouvements de caméra.
Ton héros muet. Une lenteur assumée.
Tes choix musicaux. Ton Ryan mono-facial
(parce que, voyez vous, tout se passe à l'intérieur)
Mais là, je te dis stop.
Faire des films différents, elliptiques, sombres? C'est bien.
Avec un script, c'est mieux.
Le coup de la vengeance, a était utilisé... (laisse moi consulté mes chiffres)...
3783 fois.
Tu vaux mieux que ça. S'ennuyer sur un film de 1H30, c'est dur.
Sur un film de TOI de 1H30, c'est un comble.
Et pourquoi tu nous enlèves nos joujous préférés???
Kirstin Scott Thomas et son perso trash, complexe et mystérieux?
Cette lumière rouge pas assumée tout le film?
Ces beaux travelling qui racontent quelque chose?
Ce parfum d'inceste dans l'air ,qui disparait aussi vite qu'arrivait?
Oui. Il y a de belles scènes. De vrais réussites. De l'audace. Une ambiance.
Mais aussi de l'ennui. Un script écrit sur un timbre poste. Un esthétique trop chiadée.
Et surtout un Ryan Gosling qu'on a envie de SECOUER pour qu'il PARLE!!!!!!!
Nicolas, tu me fais pensé à Sofia Coppola ou Asghar Faradi.
Ces réalisateurs qui ont un "concept". Une marque de fabrique.
Et n'en changent pas. Parfois, la pousse à outrance.
Tu fais des films branchouilles (sans doute malgré toi... quoique...)
Mais là, ça sonne faux. Souvent.
Une attitude pas naturel. Un silence de trop. Une façon de tenir une cigarette étudiée. Un plan de trop.
Parfois, l'image s'embrase de tendance hype. De too much. De "Ca, se sera COOOOOOL mec"...
Alors, quand pendant une scène sensé être cruciale,
la baston du grand méchant et du héros,
on se prend à penser que ces 4 minutes durant lesquels la caméra tourne autour de Ryan, mutique of course,
qui mets DES PLOMBES à relever ses manches de chemise et dénouer gravement sa cravate (pour le style),
on se prend à penser que tout cela, on dirait un pub Dior, Nicolas, c'est grave.
Il est temps de revenir à des basiques. Une histoire. Du rythme. Des surprises.
L'esthétique, la branchitude, l'onirique, c'est bien.
Une vraie histoire, c'est MIEUX!!!
Quand à ta façon d'arriver à nous apprendre les 1001 façon de tuer quelqu'un au fil de tes films,
Merci de l'instruction gratos.
Mais parfois, l'intelligence, la vraie, au cinéma, c'est le non dit, la dissimulation, le son, le off.
Les gros plan sur des crânes écrabouillés (oooohhhh! se serait pas un demi-cerveau ça?)
Non merci. C'est gore. Ca sert à rien. Tu vaux mieux que ça.
Je te laisse un dernier film Nicolas, puis je décroche.
Parce que si tu continues comme ça,
à la place de ton prochain film,
je materais Marie Antoinette sur un écran, Saw sur l'autre, et tu sais quoi?
Je verrais pas la différence.