Globalement j'aime bien le cinéma de Refn puis ce film était d'autant plus intriguant qu'il n'a cessé de diviser, que ce soit à Cannes ou au sein même de mes éclaireurs. C'est forcément avec une certaine curiosité que je suis allé voir ce nouveau film pour le moins atypique sans pour autant avoir d'attentes particulières. Je suis parti sans apriori et prêt à assister à un spectacle visuel certain.
Je vais être très concis, j'ai parfois eu des envies de quitter la salle tellement le spectacle était affligeant. L'idée est relativement simple : Emmener le spectateur aux enfers, lui faire vivre un cauchemar éveillé. C'est sur ce simple concept que se base l’intégralité de l'oeuvre de Refn. C'est cet unique point d'appui, cette seule ligne de conduite qui permettra au réalisateur Danois de mettre en place un fourre-tout incroyable dans le simple but de choquer ou rende mal à l'aise.
Du coup le menu est assez complet, quelques scènes de tortures tout à fait immondes, une ambiance qui flirte entre claustrophobie et rêveries cauchemardesques, des acteurs froids comme la mort et des dialogues inexistants afin de renforcer le coté glauque. Tout s'apparente à la mort ou plutôt aux enfers avec ces décors teintés de rouges que viennent parfois cassé quelque teintes bleus et blanches. Alors forcément l'utilisation des couleurs est métaphorique, sûrement pour faire un peu intelligent et tenter d'insuffler un minimum de consistance à une oeuvre qui est manque cruellement.
Y avait-il quelque chose à comprendre à travers ce spectacle pour le moins déstabilisant ? Certains y trouveront sûrement des choses intéressantes en réfléchissant un peu, moi j'ai très vite abandonné et je ne m'en cache pas. L'intérêt n'était pas là, ici c'est l'imagerie qui prime sur le fond, le concept plutôt que l'histoire. Et ce concept est mené sans concession et avec un maîtrise indéniable. C'est beau, c'est cool, mais j'en ai strictement rien à foutre. Le film va dans tout les sens pour aboutir sur nul part ou plutôt sur le néant le plus total. On peut néanmoins lui reconnaître un vrai travail de fond sur l'ambiance, le cadrage et l'imagerie mais c'est tout et à mes yeux ça ne fait pas un film. Only God Forgives n'est qu'une simple curiosité artistique.
Petit sourire en y voyant la mention "Interdit aux moins de 12 ans", je suis pas du genre conservateur et j'aime encore moins ce qui touche à la censure mais là le moins de 16 ans était clairement de rigueur. Dans la salle, deux rangées devant moi, il y avait un groupe d'une vingtaine de personnes ayant probablement entre 14 et 15 ans. Tous sont sortis euphoriques de la séance, gratifiant les scènes de tortures de "Trop cool" et de "Ça déchire sa race". Particulièrement affligeant de voir de si jeunes gens qui ne sont venus voir le film que pour les scènes de violence. Effrayant.