Only Lovers Left Alive est comme un livre ouvert avec de multiples débuts de phrases et des points de suspension.
Les personnages principaux sont des vampires mais cela n’est jamais évoqué. Des sentiments comme la mort, l’amour, la peur et la solitude sont très présents, nuls besoins d'être développés, ils existent d’une manière plus forte qu’en étant abordés. Dans ce film où bonté d'âme et survie se heurtent l'un à l'autre, les questionnements métaphysiques sont omniprésents sans avoir à entrer dans d'inutiles discussions.
Le film est une sorte de huis-clos duquel sortent les protagonistes uniquement pour nous laisser imaginer un extérieur post-apocalyptique, sombre, décadent et insécuritaire. S'agit-il du présent tel que nous le connaissons, hostiles à ces vampires d'un autre temps ? Ou d'une uchronie zombiesque laissée à notre imagination ? Les rares sorties des personnages ne font qu'accentuer ce questionnement. Pour finir, des thématiques comme la sauvegarde des ressources, l'écologie et la biodiversité ponctuent les multiples références informulées du scénario.
Enfin, il s'agira de savoir qui du sang ou de la musique aura su faire tenir nos vampires jusqu'à nos jours tant la dernière semble vitale pour eux. A titre personnel, j'ai souvent beaucoup de mal avec les films qui tournent autour de la musique. Eh bien ! Celui m'a réconcilié avec le genre ; subtile, bien intégrée, essentielle, on ressent leur amour pour les enchaînements de notes.
Il faut bien le dire, il ne se passe finalement pas grand chose dans Only Lovers Left Alive, mais une grande partie fait appel à notre imagination, notre vécu et nos appréhensions de la vie et de la mort.
Aussi sinistre soit-elle, leur errance est simple, mélancolique et belle.